Les microplastiques affaiblissent la défense immunitaire du cerveau, avertit une nouvelle étude

Le plastique, omniprésent, nuit non seulement à la nature mais aussi aux êtres vivants. Des chercheurs ont identifié le mécanisme d'entrée dans le cerveau et d'accumulation de microplastiques chez les souris, lequel perturbe la défense immunitaire cérébrale et peut entraîner le suicide des cellules microgliales.
Sputnik
L'augmentation inédite de l'utilisation du plastique et la pollution généralisée en microplastiques sont devenues une préoccupation majeure de nos jours, constatent dans leur nouvelle étude des chercheurs sud-coréens. Consacrée à l'impact des microplastiques sur le fonctionnement du cerveau, elle vient d'être publiée dans la revue Science of The Total Environment.
En 2020, la planète a produit 367 millions de tonnes de plastique, selon l'association européenne des producteurs de plastique PlasticsEurope citée par l'AFP. Ces déchets se transforment en microplastiques suite à une exposition constante aux rayons UV et aux vagues de la mer. Ils sont consommés par des organismes comme le plancton, constituant une menace pour les humains au sommet de la chaîne alimentaire.

Ils pénètrent dans le cerveau

Malgré plusieurs rapports concernant l'impact des microplastiques sur le cerveau et le comportement de la faune aquatique, la science ne sait toujours pas comment ils affectent le cerveau et la physiologie cellulaire des animaux terrestres, notent les auteurs. Ces derniers ont étudié l'accumulation dans le cerveau de plastiques fluorescents de trois différentes tailles, de 0,2, 2 et 10 microns, administrés par voie orale à des souris pendant sept jours.
Ils ont découvert que les plastiques déposés dans les cellules microgliales du cerveau altéraient la barrière hémato-encéphalique protégeant celui-ci des toxines et autres substances dangereuses contenues dans le sang. Après la pénétration dans le cerveau de particules de moins de 2 microns, les cellules microgliales peuvent même se suicider (ce processus s'appelle l’apoptose).
L'altération du fonctionnement cérébral commence après l’accumulation des microplastiques dans les cellules microgliales, qui les reconnaissent comme une menace, les capturent et les ingèrent par phagocytose. Mais les enzymes de ces cellules ne peuvent pas les dégrader et ils finissent par s'accumuler.

L'industrie en cause

La pandémie a eu un impact positif sur les quantités de plastique produites. La production annuelle mondiale a reculé en 2020 pour la troisième fois seulement depuis le début du XXe siècle, relate l'AFP. Par conséquent, la planète en a produit un million de tonnes de moins qu'en 2019.
En Europe, le recul atteint 5,1% mais 55 millions de tonnes de plastique neuf sont néanmoins sorti des usines. La baisse a été plus accentuée en France, où la production en 2020 a chuté de 11% à 4,5 millions de tonnes, selon une estimation de PlasticsEurope.
Cependant, l'Europe (27 pays de l'UE, avec le Royaume-Uni, la Norvège et la Suisse), qui produisait 21% du plastique mondial en 2010 mais n'en produisait que 15% en 2020, a quasiment maintenu ses volumes (55 Mt en 2020 contre 56 Mt en 2010), grâce à une montée en gamme sur les plastiques de spécialité à haute valeur ajoutée, tels que l'automobile et l'aéronautique.
L'Europe reste un marché "structurellement excédentaire", avec un solde d'exportation de six millions de tonnes en 2020 au lieu de quatre en 2019. Cette tendance "devrait perdurer à court terme", a indiqué à l'AFP Éric Quenet, directeur général de PlasticsEurope.
Discuter