Répondant à la reprise économique associée à la demande accrue de gaz, la société russe Gazprom a augmenté ses extractions et ses exportations, y compris vers les pays européens.
Pour les neuf premiers mois de 2021, "la part de Gazprom dans le total des importations européennes de gaz naturel et liquéfié a dépassé 53%", a déclaré le géant gazier sur la chaîne Telegram.
Fin octobre, le géant gazier russe a confirmé être disposé à livrer au total 183 milliards de mètres cubes de gaz en Europe et en Turquie pour cette année, alors qu’en 2020 ses exportations vers Europe s’élevaient à 174,9 milliards de mètres cubes.
Parmi les plus grands importateurs figurent la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche et la Turquie. Plus de 10 milliards ont déjà été livrés aux consommateurs français depuis début 2021, a précisé le PDG de Gazprom Alexeï Miller.
Début novembre, Gazprom a lancé le remplissage de cinq installations situées en Allemagne et en Autriche, dans le respect des obligations contractuelles de Gazprom devant ses partenaires européens. Les volumes des stocks n’étaient remplis qu’à 78,14% avant le début de leur épuisement lié au début de la saison de chauffage. Ce alors qu’ils le sont à plus de 90% habituellement.
La Russie se dit capable d’augmenter ses livraisons
Suscitée par de nombreux facteurs, dont le faible niveau de gaz dans les stocks européens, la pénurie d’énergie produite par les éoliennes et la reprise économique pourrait être apaisée en cas de mise en service du Nord Stream 2, espèrent certaines personnalités politiques allemandes.
Face à cette situation sur le marché de l’énergie, le Président russe a assuré que Gazprom pouvait augmenter davantage ses livraisons en cas de demandes, une fois que le pipeline, qui est déjà prêt à l’exploitation, aura été autorisé par le régulateur allemand. Celui-ci prévoit de délivrer son autorisation début 2022.
Entre-temps, le Nord Stream 2 fait l’objet de nouvelles restrictions annoncées le 22 novembre par Washington, en dépit de la décision prise par Joe Biden de ne pas sanctionner l’opérateur.
Extractions et importations de gaz
En comparaison avec la même période de l’année précédente, les extractions dans le monde sont en légère hausse (4%) pour les neuf premiers mois de 2021, contrairement à celles des Européens. Gazprom annonce avoir extrait cette année plus de la moitié du total au niveau mondial (51%). La société dit avoir pu obtenir 445 milliards de mètres cubes, soit 15,2% de plus qu’en 2020.
Par l’augmentation de ses capacités d’extraction, l’entreprise estime pouvoir couvrir un tiers de la croissance de la consommation mondiale de gaz. De plus, elle fait part de son intention de ne pas s’occuper des extractions de gaz de schiste, estimant que celles-ci nuisent à l’environnement.
Quant à l’Europe, les extractions totales y présentent une baisse de 6%, soit environ moins 10 milliards de mètres cubes par rapport à la même période en 2020. Le volume de leurs importations s’est accru (7,5%) et semble permettre de compenser cette pénurie. Le gaz naturel y a joué un rôle clef. L’Europe a augmenté ses importations de 31 milliards de mètres cubes (soit de 20,4% dont la moitié, 48%, a été livrée par Gazprom). Ce alors que les importations de gaz liquéfié ont chuté de 14,5% (de 13 milliards de mètres cubes).
En Amérique du Nord, les extractions ont baissé de cinq milliards de mètres cubes, alors que l’Asie-Pacifique les a augmentées de 20 milliards de mètres cubes. Bien que certaines régions extraient moins, le volume total de cette matière première est supérieur de 110 milliards de mètres cubes, en comparaison avec la période susmentionnée de 2020.