Afin d’exclure toute déformation sur sa position en ce qui concerne l’éventuelle tenue d’une réunion au format Normandie sur le Donbass, le ministère russe des Affaires étrangères a rendu publique le 17 novembre sa correspondance avec la France et l’Allemagne. Sur la chaîne YouTube Soloviev Live, la porte-parole du ministère Maria Zakharova souligne que le document publié ne montre aucun sabotage des négociations au format Normandie sur le Donbass par la Russie, accusée par Paris, Berlin et Kiev.
"Le problème est que ces évaluations ont été données par ceux qui représentent les pays, c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'évaluations d'experts. Cette opinion a été exprimée par des personnes qui étaient en contact avec la partie russe et qui ont mené cette correspondance", affirme-t-elle.
Maria Zakharova a ajouté que la France et l'Allemagne connaissaient la position de Moscou "que l’on peut qualifier de différentes manières, chaque partie ayant le droit de le faire, mais il est tout simplement impossible de la qualifier de sabotage, de blocage de négociations ou de blocage du règlement des problèmes".
Une réunion revêtant un "sens concret" prônée par la Russie
Tout en assurant que la Russie soutient cette réunion, la porte-parole a souligné que les "réunions, qui semblent être une sorte d'indulgence pour le comportement ultérieur et absolument laid du régime de Kiev envers son peuple, sont dépourvues de tout sens".
"Mais si vous donnez un sens concret à cette réunion, et cette correspondance fait étalage de toutes nos propositions, pourquoi pas? On la soutiendra toujours", ajoute Maria Zakharova.
Face à la publication de cette correspondance, elle note que Moscou attend une réaction des pays occidentaux qui "devrait arriver, car le dossier est volumineux et les journalistes de ces pays ont, à coup sûr, des questions à poser".
Pourtant, malgré cette publication, Kiev n’en pas en démordre. Ainsi, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, n’y voit "rien de bon", accusant la Russie de "tuer le format Normandie par ses actions". Il estime que Moscou "démontre qu'il ne s'intéresse pas à son progrès et, bien sûr, détruit le reste de sa crédibilité".
La publication de la correspondance a également fait réagir le ministère français des Affaires étrangères.
"Nous avons pris en considération la décision du ministre russe des Affaires étrangères Lavrov sur la publication de notre correspondance. Nous jugeons cette approche contraire aux us et coutumes diplomatiques", a-t-il déclaré à un média russe.
L’Allemagne n’a pas encore fait de commentaire.
Accusations des pays occidentaux
Les premières accusations remontent au 9 novembre, quand la France et l’Ukraine ont accusé la Russie d’avoir décliné une rencontre ministérielle au format Normandie. Jean-Yves Le Drian proposait de l'organiser le 11 novembre.
Sergueï Lavrov a expliqué ce refus par l’absence de réaction aux propositions de Moscou concernant le document final d'une telle réunion présentées le 29 octobre. Selon le ministre russe, Jean-Yves Le Drian lui a avoué à Rome ne pas avoir consulté les propositions soumises à Paris.
Malgré les explications de la Russie, Berlin et Paris ont de nouveau insisté sur la tenue de la réunion le 11 novembre. Sergueï Lavrov a pointé une démarche non diplomatique, voire impolie.