Deux navires de la sixième flotte des États-Unis qui se trouvaient en mer Noire dans le cadre des opérations navales menées par l’Otan ont quitté la zone en direction de la Méditerranée.
Il s’agit du navire de commandement Mount Whitney et du destroyer lance-missiles USS Porter qui ont procédé les 15 et 16 novembre respectivement à "leur déplacement depuis le sud de la mer Noire vers la mer Méditerranée après avoir terminé des opérations maritimes et à des exercices aux côtés des alliés et partenaires de l'Otan", indique sur Twitter la sixième flotte de la marine américaine.
Pourtant, elle n'a fourni aucune information sur l’autre navire qui a participé à ces manœuvres, le pétrolier John Lenthall, qui semble être resté en mer Noire.
Situation dans la région de la mer Noire
Malgré le départ de ces deux navires, le chef du Bureau d'analyse politico-militaire Alexandre Mikhaïlov explique à Sputnik que "la situation dans la région de la mer Noire reste toujours tendue", car ces navires américains "sont affectés aux bases européennes de l’Otan situées dans la Méditerranée […]. Donc ils se déplacent dans leur propre espace et se croient quasiment les maîtres".
Il n’a pas non plus exclu de "nouvelles provocations de la part de l’Otan qui seraient liées à la violation de l’espace maritime russe" dans la région à l’instar du destroyer britannique HMS Defender qui avait pénétré dans des eaux territoriales russes en juin.
Un membre du Conseil d’experts près la direction collégiale du complexe militaro-industriel de Russie, Viktor Mourakhovski, juge quant à lui que la présence ou l’absence même de navires de la sixième flotte en mer Noire n'augmente pas les tensions si les conditions de la Convention de Montreux sont remplies et que les navires ne commettent pas d'actes de provocation.
"La tension est augmentée par la participation de ces navires à des manœuvres imprévues de l'Otan, impliquant des pays non membres de l’Alliance: l'Ukraine et la Géorgie, mais aussi par la "liaison" des exercices à la prétendue dissuasion d'une agression imaginaire de la Russie contre l'Ukraine".
Mais il doute sérieusement que ces navires aient réussi à "pratiquer quelque chose secrètement en termes de manœuvres tactiques de navires dans les espaces maritimes en raison de la surveillance continue par la flotte de la mer Noire et les forces de défense aérienne russes".
Des exercices maritimes imprévus de l’Otan
La sixième flotte des États-Unis avait lancé le 29 octobre des opérations navales imprévues dans les mers Méditerranée et Noire dans le cadre de l’Otan qui imputait à la Russie "une concentration inhabituelle de militaires russes près de la frontière russe avec l’Ukraine".
Ces accusations ont été réfutées par Moscou qui reproche aux medias occidentaux de faire monter la tension par leurs insinuations sur les projets d'invasion du territoire de l'Ukraine.
Le 12 novembre, le ministère russe de la Défense a qualifié d’agressives les activités des États-Unis et de leurs alliés de l’Otan en mer Noire. Selon lui, le véritable objectif des manœuvres menées par les navires de l’Alliance dans cette région est d’explorer l’éventuel théâtre d’opérations militaires pour être prêts au cas où l’Ukraine déciderait de régler le conflit dans le Donbass par la force.
Selon Vladimir Poutine, ces opérations navales impliquant des navires équipés d’armes stratégiques en mer Noire représentent un "défi sérieux" pour la Russie, mais Moscou ne fera pas monter la tension. Le Président russe a annoncé le 13 novembre qu’il avait rejeté la proposition du ministère de la Défense de lancer des exercices similaires dans le secteur. L’armée russe "ne fait que surveiller les avions et navires de l’Otan", a précisé le chef d’État.
En effet, bien que l’Otan ne cesse d’évoquer le caractère défensif de ses opérations, le croiseur lance-missiles Moskva, la frégate Amiral Essen équipée de missiles Kalibr et le navire de patrouille Pavel Derzhavine de la flotte russe de la mer Noire ont pris la mer pour surveiller les actions des navires de la marine américaine.
Ces navires sont également revenus ce 16 novembre à Sébastopol après avoir terminé leurs missions en mer Noire.