Crise du gaz 2021

Les prix du gaz flambent alors que l’Allemagne temporise sur le Nord Stream 2

Les prix du gaz ont encore bondi suite à la décision de Berlin de stopper temporairement la certification du gazoduc Nord Stream 2. Un retard d’ordre juridique qui tombe mal pour l’Europe.
Sputnik
La crise de l’énergie qui touche l’Europe depuis plusieurs semaines a repris de la vigueur. Après une accalmie, les prix du gaz ont de nouveau flambé ce 16 novembre. Il faut dire que Berlin a remis une pièce dans la machine, en suspendant temporairement la certification du Nord Stream 2.
Cette annonce a semé la zizanie sur les marchés européens. Les contrats à terme ont explosé en vingt-quatre heures, avec une hausse de 9% pour le gaz britannique (UK Natural Gas) et de plus de 11% pour le Dutch TTF, référence en la matière. Le TTF a même flirté avec les 1.100 dollars pour mille mètres cubes, sur les contrats à terme de décembre, selon l’ICE. Un niveau plus vu depuis fin octobre.
Ce 11 novembre, la menace d’Alexandre Loukachenko de couper le transit du gaz vers l’Europe avait déjà fait frémir les marchés, entraînant une légère hausse des prix. Le Kremlin s’était par la suite voulu rassurant, affirmant que la Russie ne comptait pas réduire le pompage à travers la Biélorussie.
Moscou entend toujours remplir ses obligations contractuelles envers ses partenaires européens, avait ainsi rappelé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Une nouvelle qui devrait calmer les inquiétudes côté français, le pays figurant parmi les principaux consommateurs de gaz russe de l'Union européenne. Gazprom a d’ailleurs récemment annoncé avoir fourni plus de 10 milliards de mètres cubes de gaz à la France depuis le début de l’année.

Simple retard pour le Nord Stream 2?

La décision allemande de suspendre la certification du Nord Stream 2 est due à des obstacles juridiques. L’approbation du gazoduc n’est en effet possible que si l'opérateur est organisé "sous une forme juridique de droit allemand". Celui du Nord Stream 2, établi en Suisse, a donc entrepris de créer une filiale de droit allemand qui pourra exploiter le tronçon outre-Rhin.
Un retard à l’allumage qui tombe donc mal pour Berlin et l’Europe, alors que certains dirigeants allemands demandaient justement à accélérer les procédures de certification.
Début novembre, le Premier ministre bavarois, Markus Söder, avait ainsi invité à se hâter sur le dossier, déclarant que l’ouverture du Nord Stream 2 pourrait freiner la hausse des prix en prévision de l’hiver.
Vladimir Poutine avait pour sa part souligné que le gazoduc était prêt à l’emploi et que seule manquait l’approbation du régulateur allemand. Le chantier s’était en effet achevé en septembre, en dépit des sanctions américaines qui avaient longtemps plané au-dessus de lui.
Fin juillet, Berlin et Washington avaient finalement trouvé un accord sur le gazoduc. Le compromis tentait de ménager l’Ukraine, laquelle se sent lésée par le tracé des conduites qui contournent son territoire.
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