"C’est un détail important sur les plans communicationnel et protocolaire. Il y a une différence entre une déclaration prononcée par un chef d’État et celle relayée par un de ses conseillers. Il est donc important de voir le traitement qui sera réservé par Alger à cette déclaration", note Chérif Dris.
La nation algérienne en question
"On ne touche pas à l'histoire d'un peuple et on n'offense pas les Algériens. Ce qui est ressorti, c'est la vieille haine des dirigeants coloniaux, mais je sais que Macron est loin de penser ainsi. Pourquoi a-t-il dit ça? Je pense que c'était pour des raisons électorales. C'est le même discours que mène depuis longtemps le journaliste d'extrême droite Éric Zemmour: l'Algérie n'était pas une nation, seule la France a fait du pays une nation. Avec cette déclaration, Macron s'est rangé du côté de ceux qui justifient la colonisation", a souligné le dirigeant algérien lors de cet entretien consacré essentiellement aux relations algéro-françaises.
Caution d’Alger
"La présence de l’Algérie à cette conférence est importante pour Paris, car elle permettra de crédibiliser l’action de la France dans le dossier libyen. Mais pour cela, il faudra que le Président Abdelmadjid Tebboune assiste personnellement à cette conférence. S’il refuse de s’y rendre et qu’il dépêche le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, cela signifierait qu’Alger ne cautionne pas totalement l’initiative française et qu’il attend encore plus de l’Élysée. Pour cela, il faudrait une invitation personnelle de Macron à Tebboune, à travers un appel téléphonique par exemple, pour que celui-ci participe à cette conférence. Auquel cas, l’Algérie sera représentée à un niveau moins élevé que celui du chef de l’État", indique-t-il.