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France-Algérie: le "petit pas" d’Emmanuel Macron
France-Algérie: le "petit pas" d’Emmanuel Macron
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Le Président Emmanuel Macron a fait savoir, par la voix d’un de ses conseillers, qu’il "regrette les polémiques et les malentendus" avec l'Algérie. Une... 10.11.2021, Sputnik Afrique
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Petite éclaircie dans le ciel maussade des relations algéro-françaises. Mardi 9 novembre, un conseiller de l’Élysée a déclaré à des journalistes que le Président Emmanuel Macron "regrette les polémiques et les malentendus" et a assuré qu’il a "le plus grand respect pour la nation algérienne et son histoire". Le conseiller, qui a animé un briefing consacré à la Conférence de soutien à la stabilité de la Libye, qui se tiendra vendredi 12 novembre, a également précisé que le Président "est fortement attaché au développement de la relation [entre les deux pays, ndlr] au bénéfice des populations algérienne et française, mais également pour répondre aux grands défis régionaux, à commencer par la Libye". "L'Algérie est un acteur majeur dans la région et le Président [Macron, ndlr] souhaite la participation du Président Tebboune à cette conférence", a-t-il ajouté. Alger n’a pas encore réagi officiellement à cette déclaration, qui a donné lieu à de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux.Contacté par Sputnik, Chérif Dris, professeur de sciences politiques à l'École supérieure de journalisme d'Alger (ESJA) a estimé que "c’est un petit pas du Président français, car c’est un de ses conseillers qui a fait cette déclaration."La nation algérienne en questionLa volonté de tourner la page est clairement affichée par l’Élysée dans cette énième crise qui oppose Alger à Paris qui avait débuté par des propos du Président français rapporté par Le Monde. Le 2 octobre 2021, face à des "jeunes gens issus de familles qui ont intimement vécu la guerre d’Algérie", il avait émis des doutes sur l’existence d’une "nation algérienne avant la colonisation française". "On voit que le système algérien est fatigué, le Hirak l’a fragilisé. J’ai un bon dialogue avec le Président Tebboune, mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur", avait-il également déclaré. Alger a réagi en rappelant son ambassadeur et en interdisant le survol de son espace aérien aux avions militaires français. Le Président algérien a été particulièrement critique envers son homologue français lors d’une interviewaccordée au magazine allemand Der Spiegel dans son édition du samedi 6 novembre.L'universitaire algérien Cherif Dris estime que le Président algérien a ainsi "montré son rejet des déclarations du Président Emmanuel Macron au sujet de l’Algérie, mais il n’a pas fermé la porte à son homologue français". Le message distillé par le conseiller lors du briefing presse est une réponse à la perche tendue à travers une récente interview accordée au magazine allemand. Mais est-ce suffisant pour entamer un réel dégel de la crise qui oppose les deux pays?Caution d’AlgerL’Élysée a saisi l’occasion de la tenue à Paris de la conférence de soutien à la stabilité de la Libye pour tenter un rapprochement. L’Algérie s’est montrée particulièrement active dans le dossier libyen, notamment sur les questions sécuritaires liées à la présence des mercenaires et des groupes terroristes. Chérif Dris rappelle que les Algériens et les Français "ont toujours eu des visions différentes sur la Libye".Si le Président Tebboune participe à cette conférence, sa présence pourrait être l’occasion d’un début de dégel. "Il sera possible d’ouvrir un chapitre bilatéral en marge de cette rencontre internationale à travers un tête-à-tête Macron-Tebboune", ajoute Chérif Dris. La balle est dans le camp d’Alger.
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France-Algérie: le "petit pas" d’Emmanuel Macron
17:46 10.11.2021 (Mis à jour: 17:43 10.01.2022) Le Président Emmanuel Macron a fait savoir, par la voix d’un de ses conseillers, qu’il "regrette les polémiques et les malentendus" avec l'Algérie. Une déclaration qui intervient à quelques jours de la tenue à Paris de la conférence de soutien à la stabilité de la Libye. Alger n’a pas encore réagi au message du Président français.
Petite éclaircie dans le ciel maussade des relations algéro-françaises. Mardi 9 novembre, un conseiller de l’Élysée a déclaré à des journalistes que le Président Emmanuel Macron "regrette les polémiques et les malentendus" et a assuré qu’il a "le plus grand respect pour la nation algérienne et son histoire". Le conseiller, qui a animé un briefing consacré à la Conférence de soutien à la stabilité de la Libye, qui se tiendra vendredi 12 novembre, a également précisé que le Président "est fortement attaché au développement de la relation [entre les deux pays, ndlr] au bénéfice des populations algérienne et française, mais également pour répondre aux grands défis régionaux, à commencer par la Libye". "L'Algérie est un acteur majeur dans la région et le Président [Macron, ndlr] souhaite la participation du Président Tebboune à cette conférence", a-t-il ajouté. Alger n’a pas encore réagi officiellement à cette déclaration, qui a donné lieu à de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux.
Contacté par Sputnik, Chérif Dris, professeur de sciences politiques à l'École supérieure de journalisme d'Alger (ESJA) a estimé que "c’est un petit pas du Président français, car c’est un de ses conseillers qui a fait cette déclaration."
"C’est un détail important sur les plans communicationnel et protocolaire. Il y a une différence entre une déclaration prononcée par un chef d’État et celle relayée par un de ses conseillers. Il est donc important de voir le traitement qui sera réservé par Alger à cette déclaration", note Chérif Dris.
La nation algérienne en question
La volonté de tourner la page est clairement affichée par l’Élysée dans cette énième crise qui oppose Alger à Paris qui avait débuté par des propos du Président français rapporté par
Le Monde. Le 2 octobre 2021, face à des "
jeunes gens issus de familles qui ont intimement vécu la guerre d’Algérie", il avait émis des doutes sur l’existence d’une "nation algérienne avant la colonisation française". "
On voit que le système algérien est fatigué, le Hirak l’a fragilisé. J’ai un bon dialogue avec le Président Tebboune, mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur", avait-il également déclaré. Alger a réagi en rappelant son ambassadeur et en interdisant le survol de son espace aérien aux avions militaires français. Le Président algérien a été particulièrement critique envers son homologue français lors d’une
interviewaccordée au magazine allemand Der Spiegel dans son édition du samedi 6 novembre.
"On ne touche pas à l'histoire d'un peuple et on n'offense pas les Algériens. Ce qui est ressorti, c'est la vieille haine des dirigeants coloniaux, mais je sais que Macron est loin de penser ainsi. Pourquoi a-t-il dit ça? Je pense que c'était pour des raisons électorales. C'est le même discours que mène depuis longtemps le journaliste d'extrême droite Éric Zemmour: l'Algérie n'était pas une nation, seule la France a fait du pays une nation. Avec cette déclaration, Macron s'est rangé du côté de ceux qui justifient la colonisation", a souligné le dirigeant algérien lors de cet entretien consacré essentiellement aux relations algéro-françaises.
L'universitaire algérien Cherif Dris estime que le Président algérien a ainsi "montré son rejet des déclarations du Président Emmanuel Macron au sujet de l’Algérie, mais il n’a pas fermé la porte à son homologue français". Le message distillé par le conseiller lors du briefing presse est une réponse à la perche tendue à travers une récente interview accordée au magazine allemand. Mais est-ce suffisant pour entamer un réel dégel de la crise qui oppose les deux pays?
L’Élysée a saisi l’occasion de la tenue à Paris de la conférence de soutien à la stabilité de la Libye pour tenter un rapprochement. L’Algérie s’est montrée particulièrement active dans le dossier libyen, notamment sur les questions sécuritaires liées à la présence
des mercenaires et des groupes terroristes. Chérif Dris rappelle que les Algériens et les Français "
ont toujours eu des visions différentes sur la Libye".
"La présence de l’Algérie à cette conférence est importante pour Paris, car elle permettra de crédibiliser l’action de la France dans le dossier libyen. Mais pour cela, il faudra que le Président Abdelmadjid Tebboune assiste personnellement à cette conférence. S’il refuse de s’y rendre et qu’il dépêche le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, cela signifierait qu’Alger ne cautionne pas totalement l’initiative française et qu’il attend encore plus de l’Élysée. Pour cela, il faudrait une invitation personnelle de Macron à Tebboune, à travers un appel téléphonique par exemple, pour que celui-ci participe à cette conférence. Auquel cas, l’Algérie sera représentée à un niveau moins élevé que celui du chef de l’État", indique-t-il.
Si le Président Tebboune participe à cette conférence, sa présence pourrait être l’occasion d’un début de dégel. "Il sera possible d’ouvrir un chapitre bilatéral en marge de cette rencontre internationale à travers un tête-à-tête Macron-Tebboune", ajoute Chérif Dris. La balle est dans le camp d’Alger.