"Aujourd’hui le nombre de territoires, de communes, de départements touchés par la désertification médicale ne fait qu’exploser. On est face à une catastrophe sanitaire qui va nous exploser en plein visage."
"Quand quatre médecins généralistes, qui faisaient au moins soixante heures par semaine, partent en retraite, ils sont remplacés par deux médecins qui ne feront “que” quarante heures. Forcément, le compte n’y est pas", résume Dominique Dhumeaux.
Une médecine à deux vitesses
"Cette situation est une bombe à retardement. Elle a été comprise par le gouvernement, on voit bien qu’il en a pris conscience. Toutes les solutions mises en place pour essayer de corriger le tir par ne font que réduire un peu l’impact de cette tendance. Au lieu d’arriver à 90 km/h dans le mur, on arrivera peut-être un peu moins vite."
Recherche docteur désespérément
"Malheureusement, aujourd’hui, lorsqu’un village met “recherche médecin”, soit il a la chance de récupérer un jeune qui sort de ses études, alors c’est une bonne nouvelle car c’est très rare. Soit il a piqué le médecin à quelqu’un d’autre et le praticien qui arrive au village aura laissé des patients sur le carreau ailleurs", regrette Dominique Dhumeaux.
"Cela passe par de la téléconsultation, mais ça a ses limites. On peut aussi permettre aux professionnels de santé: kinés, infirmiers, pharmaciens, de réaliser des actes qui n’étaient jusqu’à présent dévolus qu’aux médecins. Ou encore accompagner ces derniers par des secrétaires médicales afin qu’ils aient plus de temps à consacrer aux patients plutôt qu’à faire de l’administratif", énumère l’élu local.
Pallier la pénurie par tous les moyens
"Les gouvernements qui se sont succédé n’ont pas été capables de se dire qu’il fallait former plus de médecins pour éviter les déserts médicaux. Cela fait dix ans qu’on le crie à qui veut l’entendre, il fallait bien que cela arrive. C’est dramatique, car on va le payer au prix fort", conclut notre interlocuteur.