"La bonne foi n’est pas du côté britannique": Thierry Breton, commissaire européen, commentait ainsi le 29 octobre sur France Info les tensions entre Paris et Londres autour de la pêche dans la Manche. Plus d’un an et demi après le Brexit, plusieurs pommes de discorde persistent entre Londres et l’UE.
Dans l’émission Russeurope Express de Jacques Sapir sur Sputnik, l’économiste Jean-Michel Salmon revient à ce qu’il juge comme un échec des fondateurs de l’Union européenne:
"La construction européenne a mis l’économique avant le politique au lieu de faire l’inverse. Et sans trop dire qu’on allait vers une perte de souveraineté au niveau national via une fédéralisation de cette construction."
Car "chez les pères fondateurs, l’économique était censé être un vecteur pour aller plus loin", poursuit l’auteur du Grand abécédaire du Brexit: analyse approfondie d’une incroyable émancipation (éd. Les Trois Colonnes, 2021). "Il aurait peut-être fallu commencer par le politique et en déduire l’économique", abonde Jacques Sapir. Et de trancher:
"Le Brexit est donc un retour aux fondements de la démocratie. Il faut d’ailleurs rendre hommage à Theresa May, qui a pris en charge le Brexit alors qu’elle n’y était pas favorable au moment du référendum. Elle a ainsi probablement sauvé la démocratie britannique… et d’une certaine manière la démocratie européenne."
Le divorce britannique n’étant ainsi "pas une simple procédure juridique, le détricotage des accords liant un pays à l’UE était assurément chose complexe. Mais la question était bien essentiellement politique", insiste Jacques Sapir.
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