"Je précise, encore une fois, que ceux qui parlent de forclusion versent dans l’erreur. Je suis légaliste et je respecte toutes les procédures liées à la charte de la coalition Yewwi Askan Wi. Le travail d’audition qu’on a entamé dans les communes de la capitale avec les différents candidats, c’est cela qui devait se poursuivre et qui devait prendre fin dans les villes (comme Dakar). Moi, j’attends toujours d’être auditionnée (par la commission d’investiture)", a-t-elle indiqué le 27 octobre au cours d’une conférence de presse transformée en meeting.
"C’était plutôt une marche pacifique de sensibilisation pour inviter les leaders des coalitions de partis à respecter les engagements qu’ils ont déjà pris de permettre aux femmes de diriger au minimum 10% des mairies du Sénégal, et les populations à voter massivement en faveur des listes dirigées par les femmes aux prochaines élections locales", explique Khady Gadiaga, experte en projets et programmes liés au genre et consultante en marketing stratégique et communication interrogée par Sputnik.
"En dépit des efforts déployés pour booster leur représentation dans la vie politique, les femmes continuent d’être marginalisées dans les sièges politiques et dans la prise de décision dans l’espace politique et public", constate Khady Gadiaga.
Loi sur la parité: une égalité plus quantitative que qualitative
Donc, qu’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas de femmes qui veulent être maires", s’est insurgée, pendant la marche du 24 octobre, la Pr Fatou Sow Sarr, présidente du Caucus des femmes leaders du Sénégal, enseignante-chercheuse en sociologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
"Cette égalité hommes-femmes est plutôt quantitative, pas encore qualitative. Il est regrettable de constater, par exemple, que celles qui ont été portées à l’Assemblée nationale ne semblent pas prêtes à poursuivre le combat car elles se sentent concrètement plus redevables à leurs partis. Entre la fidélité aux luttes des femmes et la loyauté à leur parti, elles ont choisi leur camp. Or, la parité n’est utile que si elle permet une transformation en profondeur de la société", se désole Khady Gadiaga.