"Lorsque le prix du gaz a augmenté, l'Europe a commencé à consommer activement du charbon, et son prix a aussi connu une hausse record, parce qu'il est venu à manquer aussi. Et puis, on assiste à une concurrence avec des sources d’énergie renouvelables, même si les Européens les soutiennent généralement. Quand on préfère le gaz parce qu'il coûte 200 à 300 dollars pour 1.000 mètres cubes c’est une chose, mais lorsqu’il coûte 1.000 dollars pour 1.000 mètres cubes, c’est une tout autre histoire. Il est évident que les sources d’énergie renouvelables seront alors très attractives, même sur le plan économique. C'est pourquoi les prix surélevés du gaz ne sont pas favorables pour la Russie non plus", ajoute Igor Iouchkov.
Qui sont les coupables?
"Ils ont non seulement fermé les centrales à charbon, mais les ont fait exploser, affirmant qu’elles ne reviendront plus. Et maintenant, elles seraient très utiles. Ou quand ils ont fermé les mines de charbon. Ils ne les ont pas mises en réserve ou conservation, mais les ont fermées définitivement. Et le gaz a aussi éprouvé de la pression. Ils l’ont rendu peu rentable", liste l’analyste.
"Ainsi, quand il s'est avéré que les vents étaient moins forts cette année, ils se sont tournés vers le gaz, le gaz est déjà en déficit, et le GNL est parti sur les marchés asiatiques. Ils se sont alors tournés vers le charbon, le charbon est déjà en pénurie et le charbon lui-même est redirigé vers les marchés asiatiques et il n’y a plus assez de centrales à charbon en Europe, et voici le résultat de cette transition énergétique accélérée et du développement accéléré des énergies renouvelables. Dès qu'il échoue, les Européens se tournent vers l'énergie traditionnelle qu'ils ont eux-mêmes détruit pendant des décennies", précise l’interlocuteur de Sputnik.
"Personne ne veut reconnaître ses erreurs. S'ils construisaient de cette manière le marché de l’énergie, alors ils disent que nous avons bien fait, nous devons juste faire encore plus comme nous l'avons fait, alors tout ira bien", ironise l’expert.
Et jusqu’à quand la crise?
"Cette année, après la période de chauffage, les entrepôts souterrains ont été dévastés, puis à l’arrivée des chaleurs d’été, beaucoup d'énergie est allée à la climatisation. Et le prix du gaz ne cessait de monter, arrivant à 400 dollars les 1.000 mètres cubes. Les entreprises européennes auraient jugé ce prix de trop élevé, même plus élevé qu’en hiver. Ainsi, elles auraient cru que c'était un pic et que ce n’était pas un bon moment pour acheter du bleu et remplir les entrepôts, parce que ce serait moins cher plus tard", raconte Igor Iouchkov décrivant un scénario probable d’évolution de la situation.