«Il faut faire la différence entre le consentement et la résignation. Vous avez quand même beaucoup de gens qui se résignent à faire quelque chose qu’ils n’approuvent pas vraiment, mais qui n’ont pas le choix», tempère à notre micro René Chiche.
Pour l’invité de Sputnik donne la parole, les sondages sont à prendre avec des pincettes. À en croire l’enquête Odoxa-Backbone Consulting pour le Figaro, réalisée à la fin du mois de septembre, 61% des Français se disent toujours favorables au pass sanitaire. De même, le mouvement anti-pass ne réunit plus grand monde chaque samedi. Ils n’étaient pas plus de 50.000 manifestants le 2 octobre, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
De quoi inquiéter notre invité, pour qui ce comportement «relève du consentement de masse».
Pourquoi une «telle résignation» des Français? À écouter René Chiche, le gouvernement aurait joué efficacement sur deux ressorts au cours de cette crise sanitaire. La peur, d’une part: «dès le début, le gouvernement a dramatisé et pris un ton alarmiste». «La désinformation», ensuite: il y aurait selon René Chiche «une incapacité générale de la population, y compris de la population diplômée, à avoir une distance critique» sur les informations dispensées par l’exécutif.
Le «plus grave», observe notre invité, serait l’accoutumance des Français à l’abandon progressif de leurs libertés. «Les gens vaccinés disposant du pass sanitaire ne voient pas le problème, ils se sont habitués», déplore-t-il.
«Plutôt qu’un consentement au pass sanitaire, je parlerais de soumission, déclare René Chiche à notre micro. On a l’impression qu’on a plus les capacités de réaliser ce qu’il se passe. Donc on accepte, mais presque d’une façon inconsciente, en somnambule. Vous auriez dit à ces mêmes personnes il y a dix ans ce qu’elles sont en train d’accepter maintenant, tout le monde aurait cru à un scénario de film catastrophe!»