Au Togo, des profanateurs de tombes pris le crâne dans le sac

Au Togo, quatre profanateurs de tombes en possession de restes humains viennent d’être arrêtés par la gendarmerie qui a ouvert une enquête. Les autorités locales soupçonnent qu'ils acheminent leur macabre butin au Bénin voisin, où le culte vaudou est répandu.
Sputnik
C'est une scène digne d'un film d'horreur qui vient de se produire dans une petite localité togolaise, située à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Lomé: le spectacle sordide, en pleine journée, de quatre jeunes personnes déterrant des cadavres dans le cimetière du village d’Agouegan.

"Ils sont allés déterrer les morts et ramasser leurs crânes. Malheureusement pour eux, ils ont été aperçus pendant qu'ils accomplissaient leur basse besogne par un groupe de jeunes qui ont ensuite alerté la gendarmerie. Les quatre délinquants sont actuellement en détention et la gendarmerie a ouvert une enquête", détaille pour Sputnik Benoît Amavi le maire du Lac 2, la commune dont relève le village.

L'édile affirme que les sacs trouvés en leur possession étaient remplis de crânes humains qui vont "servir pour des pratiques rituelles".
"Ce qui nous revient souvent comme information, c'est que ces profanateurs de tombes vont très souvent vendre les restes humains de l'autre côté de la frontière au Bénin pour des sacrifices rituels", en lien avec le culte vaudou, pratiqué par une partie de la population.
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"Ils viennent ramasser les restes humains de nos cimetières, traversent ensuite la frontière pour les vendre dans le Grand-Popo (ville côtière du sud-ouest du Bénin) où la demande est souvent faite pour ceux qui cherchent à avoir le pouvoir spirituel ou l’argent", ajoute-t-il, précisant que chaque crâne serait vendu au Bénin pour la modique somme de 10.000 FCFA (8 euros environ).

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Démanteler le réseau

"Il est important de démanteler le plus vite possible ce réseau. Ce n'est pas normal que nous inhumions nos morts et qu’ils viennent par la suite les déterrer. En tout cas, nous prendrons nos dispositions pour que ce genre de choses prenne fin!", insiste Benoît Amavi.
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Évoquant les jeunes gens qui ont dénoncé ces délinquants à la gendarmerie, le maire leur a exprimé sa "gratitude" car "ils n’ont pas eu recours à la vindicte populaire comme cela a été le cas dans le Vo récemment".
Dans cette préfecture du Sud où au moins 300 tombes auraient été profanées ces dix dernières années d'après des sources locales citées par des médias togolais, un féticheur qui a été appréhendé le 14 juin dernier par la population en pleine action dans le village de Wogba, a été brûlé vif, bien avant l’arrivée des gendarmes.
Cela n’a pas permis de remonter la piste des commanditaires afin de démanteler le réseau, regrette Benoît Amavi.
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