La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a déposé plainte au commissariat de Besançon suite à l’apparition d’une pancarte antisémite en marge d’une mobilisation contre le pass sanitaire samedi 14 août, indique l’association dans un communiqué.
La pancarte en question présentait l’image d’une infirmière qui tient une seringue, accompagnée de l’inscription «Le génocide des Goyim», terme désignant ici les non-juifs. La photo a été diffusée par la Licra sur les réseaux sociaux. Le visage du manifestant qui tient la pancarte n’est pas visible.
Une plainte a été déposée pour «provocation à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion», a indiqué la Licra le 18 août.
Dans ce contexte, l’association appelle à interdire les actions anti-pass si aucune garantie n’est apportée pour contrer de tels dérapages antisémites:
«La Licra en appelle aux autorités locales et nationales pour exiger des organisateurs des dites manifestations de prendre les mesures nécessaires pour en exclure les vecteurs de racismes et d’antisémitisme et d’interdire ces manifestations si les organisateurs ne se plient pas à cette injonction».
Des dérapages antisémites
Le mouvement anti-pass sanitaire est hétérogène, allant de personnes réfractaires au dispositif, mais ne contestant pas la nécessité de la vaccination, aux anti-vaccins qui sont contre le principe même de l’immunisation, en passant par les complotistes qui crient aux manipulations de toutes sortes. Ainsi, des slogans antisémites apparaissent régulièrement lors des mobilisations se déroulant chaque samedi depuis juin en France. De plus, près de 30% des Français ne se disent pas choqués par les pancartes antisémites brandies par les manifestants, selon un sondage Ifop pour le JDD dévoilé le 14 août.
Début août, le ministre de l’Intérieur a annoncé l’interpellation d’une femme, une ancienne cadre du Front national, qui avait brandi une pancarte avec un slogan antisémite lors d’une manifestation à Metz le 7 août. Plusieurs noms étaient inscrits dessus. Ils étaient qualifiés de «traîtres», certains de confession juive. La question «Mais qui?», associée à l’antisémitisme, figurait aussi dessus.
Une semaine plus tard, des slogans similaires ont été exhibés à Paris. Le 14 août, la préfecture de police a signalé à la justice au moins deux pancartes affichant le slogan «Qui?». Cette phrase est considérée comme insultante à l’encontre de la communauté juive après les propos du général à la retraite Daniel Delawarde, l’un des signataires de la tribune des généraux. En juin, lorsqu’un membre du bureau politique de LREM lui avait demandé sur CNews «qui», selon lui, contrôlait «la meute médiatique», il avait répondu: «C’est la communauté que vous connaissez bien», sous-entendu juive.