Nouveau dérapage antisémite en marge d'une manifestation anti-pass
12:11 20.08.2021 (Mis à jour: 16:09 19.11.2021)
© AFP 2024 PHILIPPE LOPEZManifestation anti pass sanitaire
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Des slogans antisémites apparaissent régulièrement lors des manifestations anti-pass sanitaire, comme récemment à Besançon. La Licra demande d’interdire ces mobilisations si aucune mesure pour contrer l’antisémitisme n’est prise.
La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a déposé plainte au commissariat de Besançon suite à l’apparition d’une pancarte antisémite en marge d’une mobilisation contre le pass sanitaire samedi 14 août, indique l’association dans un communiqué.
La pancarte en question présentait l’image d’une infirmière qui tient une seringue, accompagnée de l’inscription «Le génocide des Goyim», terme désignant ici les non-juifs. La photo a été diffusée par la Licra sur les réseaux sociaux. Le visage du manifestant qui tient la pancarte n’est pas visible.
🛑@licrabesanconfc vient de déposer plainte aujourd’hui au commissariat de police de Besançon pour «provocation à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion par parole, écrit, image au public par voie électronique.» pic.twitter.com/WMexJdKAnj
— Licra Besançon Franche-Comté (@licrabesanconfc) August 18, 2021
Une plainte a été déposée pour «provocation à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion», a indiqué la Licra le 18 août.
Dans ce contexte, l’association appelle à interdire les actions anti-pass si aucune garantie n’est apportée pour contrer de tels dérapages antisémites:
«La Licra en appelle aux autorités locales et nationales pour exiger des organisateurs des dites manifestations de prendre les mesures nécessaires pour en exclure les vecteurs de racismes et d’antisémitisme et d’interdire ces manifestations si les organisateurs ne se plient pas à cette injonction».
Des dérapages antisémites
Le mouvement anti-pass sanitaire est hétérogène, allant de personnes réfractaires au dispositif, mais ne contestant pas la nécessité de la vaccination, aux anti-vaccins qui sont contre le principe même de l’immunisation, en passant par les complotistes qui crient aux manipulations de toutes sortes. Ainsi, des slogans antisémites apparaissent régulièrement lors des mobilisations se déroulant chaque samedi depuis juin en France. De plus, près de 30% des Français ne se disent pas choqués par les pancartes antisémites brandies par les manifestants, selon un sondage Ifop pour le JDD dévoilé le 14 août.
Début août, le ministre de l’Intérieur a annoncé l’interpellation d’une femme, une ancienne cadre du Front national, qui avait brandi une pancarte avec un slogan antisémite lors d’une manifestation à Metz le 7 août. Plusieurs noms étaient inscrits dessus. Ils étaient qualifiés de «traîtres», certains de confession juive. La question «Mais qui?», associée à l’antisémitisme, figurait aussi dessus.
Ce matin, les services de police ont interpellé la jeune femme brandissant cette pancarte. https://t.co/QRDaXAd2sy
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 9, 2021
Une semaine plus tard, des slogans similaires ont été exhibés à Paris. Le 14 août, la préfecture de police a signalé à la justice au moins deux pancartes affichant le slogan «Qui?». Cette phrase est considérée comme insultante à l’encontre de la communauté juive après les propos du général à la retraite Daniel Delawarde, l’un des signataires de la tribune des généraux. En juin, lorsqu’un membre du bureau politique de LREM lui avait demandé sur CNews «qui», selon lui, contrôlait «la meute médiatique», il avait répondu: «C’est la communauté que vous connaissez bien», sous-entendu juive.
🎙️Plus maréchal que « général », en ce #18Juin, Delawarde accuse la « communauté que vous connaissez bien » sur les ondes de @CNEWS. La commission juridique de la Licra se saisit des faits pour que cet appel soit entendu… Par la Justice. pic.twitter.com/43s2vdvhIR
— Licra (@_LICRA_) June 18, 2021