Après que le Conseil constitutionnel a validé le 5 août l’extension du pass sanitaire, mais a censuré le placement à l’isolement obligatoire et «la rupture anticipée de certains contrats de travail» Emmanuel Macron est intervenu via une vidéo publiée sur Instagram.
Cette fois-ci, il a répondu à une question des internautes concernant le fait que le pass sanitaire est «une privation de notre liberté».
Le Président de la République s’est exprimé pour défendre la généralisation du pass. Il a indiqué qu’»en société, parce que nous dépendons les uns des autres, la liberté ne se conjugue pas au singulier», en utilisant comme exemple l’alcool au volant pour dessiner les contours de la «liberté responsable».
Ce qui est pareil, selon lui, avec l’application du pass sanitaire.
«Je peux décider de ne pas me faire vacciner et de rester à la maison, mais si je vais dans des lieux où je risque de contaminer d'autres personnes qui, elles, ont pris des précautions, à ce moment-là je dois ou me faire tester ou me faire vacciner, c'est la liberté responsable, la liberté d'une citoyenne ou d'un citoyen».
Le chef de l’État a souligné que «d'autres pays avaient adopté» le pass sanitaire, et «qu'on n'était pas les seuls et que c'est ce qui nous permettait de ne pas tout refermer».
Décision du Conseil constitutionnel
Le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la loi qui élargira dès le 9 août le pass à de nouveaux lieux publics, dont les cafés et restaurants, foires et salons professionnels ainsi qu’aux avions, trains, cars longs trajets et établissements médicaux sauf urgence. Les jeunes de 12 à 17 ans en sont exemptés jusqu'au 30 septembre. L’obligation vaccinale pour les soignants est aussi acceptée.
Ce document est déjà entré en vigueur en juillet dans les lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes.
L’instance a censuré les dispositions de la loi sanitaire prévoyant qu'un CDD ou contrat d'intérim puisse être rompu «avant son terme» par l'employeur faute de pass sanitaire, mais elle a en revanche validé la procédure de suspension du contrat de travail sans rémunération.
En réaction à la décision du Conseil constitutionnel, quelques centaines de manifestants étaient massés le 5 août en début de soirée devant le Conseil d’État à Paris. Selon l’AFP, ils ont scandé «Macron, ton pass, on n'en veut pas», «Liberté, liberté». Sur des pancartes, on pouvait lire: «Pass de la honte», «boycott total» ou «refusez d'être cobaye».