«On trouve que c’est un peu cavalier comme attitude.» Le secrétaire régional Nord du syndicat Alliance Police nationale… s’étrangle d’indignation après l’annonce de l’abandon définitif de la clé d’étranglement au profit de trois prises de judo. Bruno Noël fustige les zones d’ombre autour de la décision que l’ensemble des hauts responsables de la Police nationale a apprise par un courrier de Frédéric Veaux, directeur général de la Police nationale, le 30 juillet.
«On n’a pas été associé. On ne nous a pas dit comment la nouvelle formation allait se mettre en place. On s’aperçoit que l’immobilisation risque d’être un peu compliquée si on a quelqu’un de corpulent ou de “physique”», précise le syndicaliste au micro de Sputnik.
En janvier 2020 à Paris, le recours à ce geste d’immobilisation lors du contrôle de Cédric Chouviat, un livreur, a viré au drame. Il a fallu six mois à l’exécutif pour annoncer son abandon par la voix de Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur de l’époque. Mais, en l’absence d’alternative, la pratique est restée de mise jusqu’à ces derniers jours.
Trois nouvelles techniques… à la clé
Les trois gestes appelés à remplacer la «clé d’étranglement» seront dorénavant enseignés aux policiers par des moniteurs professionnels. Il s’agirait de prises utilisées dans la pratique du judo : «l’amener au sol par pivot», «l’amener au sol par contrôle de demi-épaule» et «la maîtrise par contrôle de la tête».
«On connaît ces techniques, telles qu’elles étaient annoncées, mais c’est une connaissance théorique. On attend de savoir comment vont se mettre en place les formations avec nos moniteurs de sport», explique Bruno Noël.
L’abandon de la «clé d’étranglement» a été qualifié dès le départ d’«erreur» par les syndicats de police. Au lieu de la remplacer, ils suggéraient «de l’encadrer, de l’améliorer et de mieux former les policiers».
En attendant des précisions, les gardiens de la paix restent dans le flou. Apres avoir consulté le bureau national de son instance syndicale, M. Noël constate que ce dernier «n’a pas d’info non plus» sur ces questions du genre préoccupantes. L’immobilisme en la matière serait pour le moins fâcheux…