«De vrais astronautes payent leurs taxes»: le maire de New York tacle Jeff Bezos

Alors que les entrepreneurs anglo-saxons se lancent dans une course pour le tourisme spatial avec notamment le récent voyage suborbital de la première fortune mondiale, Jeff Bezos, le maire de New York rappelle au milliardaire que «de vrais astronautes payent leurs taxes». La remarque de l’édile a vivement fait réagir les habitants de la ville.
Sputnik

Réagissant au vol spatial de Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, le maire de New York Bill de Blasio a fait sur Twitter une remarque concise concernant le paiement des taxes.

«De vrais astronautes payent leurs taxes», a-t-il rédigé en postant la vidéo de l’atterrissage le 20 juillet de Jeff Bezos, vêtu d’un chapeau de cowboy, après son vol dans l’espace à bord du vaisseau New Shepard.

Ces milliardaires américains qui fuient les taxes

Dans ce commentaire, l’édile new-yorkais a probablement fait allusion à un rapport du média indépendant d’investigation journalistique ProPublica paru début juin. Selon les révélations des journalistes, certains milliardaires américains n’ont en effet pas toujours été des contribuables exemplaires.

L’espace vu par Jeff Bezos depuis sa capsule – vidéo
Parmi eux, le fondateur d’Amazon, qui en 2007 et 2011, donc déjà multimilliardaire, «n'a pas payé un centime d'impôts fédéraux sur le revenu». Jeff Bezos n’est d’ailleurs pas le seul entrepreneur célèbre à figurer dans la liste de ProPublica. En 2018, Elon Musk, fondateur de Tesla et rival de Bezos dans le domaine du tourisme spatial, n'a pas non plus payé d'impôt fédéral sur le revenu. L’homme d’affaires et ancien maire de New York Michael Bloomberg, lui aussi, est cité comme contrevenant.

Dans leur investigation, les enquêteurs de ProPublica se sont basés sur «une vaste quantité de données de l'Internal Revenue Service concernant les déclarations de revenus de milliers de personnes les plus riches» des États-Unis couvrant la période des 15 dernières années, est-il précisé.

Et de vrais maires?

En faisant ce reproche à Bezos, Bill de Blasio s’est attiré lui-même des critiques. Dans les commentaires, de nombreux new-yorkais en ont profité pour lui rappeler ce que devaient également faire de «vrais maires».

«De vrais maires... protègent leurs électeurs, ne laissent pas leurs forces de police s'en prendre à eux [les électeurs, ndlr], ne conduisent pas leur ville à la ruine financière […], installent des pistes cyclables protégées…», écrit l’un des commentateurs.

Beaucoup d’internautes ont également évoqué un scandale financier impliquant la femme de l’édile et remontant à 2019. À l’époque, c’est l’impressionnant budget de l’organisation ThriveNYC, censée se saisir de problèmes de santé mentale à New York et dirigée par l’épouse du maire, qui a soulevé des questions. Alors qu’il n’y a presque pas de moyens pour mesurer l’efficacité du fonctionnement de l’organisation et, donc, avec peu de mécanismes de contrôle de son financement, quelque 850 millions de dollars de l’argent des contribuables y ont été dépensés, expliquent les médias américains.

La course pour le tourisme spatial

Avec deux voyages touristiques dans l’espace en moins de 10 jours, celui de Richard Branson le 11 juillet et celui de Bezos le 20 juillet, il est clair que la course au tourisme spatial a été lancée. Les trois acteurs principaux sont pour l’instant en lice: Richard Branson, fondateur de l’entreprise Virgin Galactic, Jeff Bezos et sa société Blue Origin, et Elon Musk qui envisage d’entamer le premier vol touristique en septembre.

Alors que le vol de M.Branson a réussi à franchir un peu plus de 80 kilomètres d'altitude, la fusée de Bezos, accompagné de son frère Mark, de l’ancienne pilote de 82 ans Wally Funk et d’un Néerlandais de 18 ans, Oliver Daemen, a volé à 100 kilomètres d’altitude.

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