La Marine américaine a utilisé 18 tonnes d'explosifs, le 18 juin, pour tester un navire de guerre dans l'océan Atlantique, en simulant des conditions de combat afin de voir ses performances et notamment sa capacité à résister à une explosion sous-marine, a fait savoir l’US Navy dans un communiqué. Une vidéo de la scène a été partagée ce lundi par l'Institut naval des États-Unis, association militaire professionnelle privée à but non lucratif.
L'USS Gerald R. Ford (CVN 78), l'un des plus grands et des plus récents porte-avions au monde, a été touché par l'explosion à environ 100 miles au large de la côte de Floride, juste avant 16 heures, selon l'Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS) qui l’a perçue comme un séisme de magnitude 3,9.
Les séismes artificiels de ce genre résultant d'essais militaires ne sont pas rares, a confirmé à Action News Jax un porte-parole de la Marine. Le dernier de ce type a eu lieu en 2016.
L’essai a été un succès pour le navire dont la construction a coûté 13 milliards de dollars (11 milliards d'euros). Il retournera par la suite en cale sèche pour subir une modernisation, un entretien et des réparations, précise l’US Navy.
Un navire de pointe
L’USS Gerald R. Ford est le porte-avions le plus récent et le plus sophistiqué de la Marine US. D’une longueur de 333 mètres et d’un déplacement de près de 100.000 tonnes, il utilise le même dessin de coque que la classe Nimitz, celle qu’il doit progressivement remplacer, et peut embarquer une escadre aérienne d'au moins 60 avions et de 10 à 12 drones.
La construction de navires de cette classe, qui porte le nom du 38e Président des États-Unis, s’effectue depuis 2009. Le premier a été mis en exploitation en 2017. Selon le communiqué de la Marine, il a été conçu à l'aide de «méthodes de modélisation informatique avancées».
Les explosions proches, même si les navires ne sont pas directement touchés, envoient des ondes de haute pression dans leur direction. Sans causer de graves dommages à la coque ou à la superstructure, le choc et les vibrations immobilisent néanmoins le bateau en mettant hors service des composants et des systèmes essentiels, selon une étude de 2007 du comité JASON, un groupe de scientifiques américains chargés de conseiller le gouvernement fédéral dans des matières militaires et de sécurité nationale.
Les explosions en mer doivent donc éprouver la résistance des navires de guerre à de fortes vibrations et servent à identifier les vulnérabilités potentielles.
Les États-Unis possèdent le plus grand nombre de porte-aéronefs en service, leur nombre avoisinant la douzaine. La flotte est dispersée dans l'ensemble du monde.