Nord Stream 2: «À partir de demain, nous entamerons les travaux de mise en service»

La construction de la partie maritime de la première conduite de Nord Stream 2 étant achevée, la prochaine étape est celle des travaux de mise en service «en vue de remplir la conduite de gaz», a annoncé l’opérateur du gazoduc.
Sputnik

Nord Stream 2 AG, l'opérateur du gazoduc éponyme, a annoncé que la construction du tronçon maritime de la première conduite était techniquement achevée.

«La pose des tuyaux a été terminée le 4 juin et aujourd'hui [le 10 juin, ndlr], les sections maritimes du gazoduc construites du côté de la Russie et de l'Allemagne ont été reliées entre elles. À partir de demain, nous entamerons les travaux de mise en service en vue de remplir la conduite de gaz», indique le groupe.

Ce dernier précise que les travaux prendront plusieurs mois.

«Tous les travaux sont réalisés en conformité avec les autorisations nécessaires», précise le communiqué.

La fin des travaux de construction de la première conduite du gazoduc a été annoncée le 4 juin par Vladimir Poutine au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF). Se référant aux informations du PDG du géant russe Gazprom, Alexeï Miller, il a ajouté que la deuxième conduite pourrait être achevée dans six ou huit semaines.

Vladimir Poutine a rappelé encore une fois que c’était un projet purement économique et que son itinéraire était plus court que celui qui passe par les pays européens et l’Ukraine, ce qui rendait le gaz moins cher.

L’Ukraine et plusieurs pays européens s’opposent farouchement à la construction du nouveau gazoduc, tout comme les États-Unis qui souhaitent vendre leur propre gaz liquéfié à l’Europe. Au point que, en décembre 2019, Washington a imposé des sanctions contre les entreprises participant au projet.

«Effets négatifs»?

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a pourtant reconnu il y a quelques jours que l’achèvement des travaux de construction était «un fait accompli».

Interrogé lors d’une conférence de presse au sujet du gazoduc, Ned Price, le porte-parole du département d'État, a rappelé pour sa part l’existence de sanctions de Washington «dans le but d’arrêter Nord Stream 2».

«C’est un projet géopolitique russe qui menace la sécurité énergétique européenne et compromet la sécurité de l'Ukraine et du flanc oriental des Alliés et partenaires de l'Otan», a-t-il lancé.

Antony Blinken avait, lui, évoqué des efforts pour «tenter d’atténuer» les «effets négatifs» que pourrait avoir l’exploitation du gazoduc pour son pays et redoutant notamment une détérioration des relations avec Berlin.

Dans ce contexte, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que Moscou ne comprenait pas cette déclaration.

«Quels effets négatifs? Des effets négatifs pour les États-Unis? Parce qu’ils ont perdu le sale jeu qu'ils ont eux-mêmes engagé? […] Mais pourquoi avoir voulu empêcher un projet énergétique purement commercial, avantageux et transparent qui ne concernait en rien leur continent, car c’est l’affaire des Européens?», a-t-elle indiqué aux journalistes.

Sanctions

Washington avait déclaré le 20 mai qu'il renonçait aux sanctions contre l’opérateur du projet, Nord Stream 2 AG, affirmant se guider sur les intérêts nationaux. Toutefois, il a décrété par la suite des sanctions contre des sociétés russes et des navires participant au projet.

Nord Stream 2 prévoit la construction de deux conduites d'une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an, qui «plongent» au fond de la mer Baltique en Russie pour ressortir en Allemagne.

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