«Hypocrisie»: la confirmation de la condamnation de Mladic à La Haye insurge la Russie

La confirmation de la condamnation de l’ancien chef de guerre serbe de Bosnie Ratko Mladic, accusé entre autres de crimes contre l’humanité pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine, relève de «l’hypocrisie», a estimé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Sputnik

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a réagi à la confirmation de la condamnation à la perpétuité du chef de l’armée de la république serbe de Bosnie Ratko Mladic, qui officia dans les années 1990.

Suite au verdict prononcé contre lui en 2017, il avait été reconnu coupable de 10 des 11 chefs d’accusation, dont de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis lors de la guerre en Bosnie-Herzégovine, provoquée par la dislocation de la Yougoslavie. C’est le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux qui a confirmé le 8 juin cette condamnation.

Maria Zakharova a ainsi dénoncé des préjugés envers l’une des parties au conflit. Des clichés émanant «des mécanismes internationaux visant à traduire en justice les responsables des crimes commis pendant la guerre civile en ex-Yougoslavie».

«L’arrêt de condamnation contre Ratko Mladic paraît hypocrite dans le contexte de justification par la “justice de La Haye” d’autres participants au conflit de ces années, comme le général croate A.Gotovina, le Kosovar R.Haradinaj et le commandant de terrain bosniaque N.Orique», a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe dans un communiqué.

Mme Zakharova a par ailleurs qualifié de «chapitre honteux» les activités du Mécanisme.

Elle ajoute que ce mécanisme «ignore les faits et le contexte historique des événements liés à la dislocation de la Yougoslavie» et «sape les efforts visant à résoudre les conséquences du conflit et à restaurer la confiance dans les Balkans».

Les droits fondamentaux de Mladic «négligés»

La Russie insiste fortement sur un examen médical complet et indépendant de Ratko Mladic afin d’évaluer ses fonctions cognitives, a déclaré au Conseil de sécurité de l’Onu Guennadi Kouzmine, représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l’organisation.

D’après Maria Zakharova, tout au long du procès contre Mladic, les avocats et ses proches ont lutté pour le respect de son droit à une bonne santé et des soins médicaux adéquats, mais ces demandes ont toutefois été rejetées par les juges et ses droits fondamentaux ont été «négligés».

«Les demandes de libération temporaire de l’accusé à des fins de traitement médical en Russie ou en Serbie ont également été rejetées malgré les garanties de l’État», a par ailleurs insisté la diplomate.

Me Branko Lukic, avocat de l’ancien chef de guerre serbe de Bosnie âgé actuellement de 78 ans, a estimé que c’est «la politique et non pas la loi qui l’a emporté».

«Nous avons espéré un succès, mais le tribunal n’avait pas la volonté d’examiner les preuves», a-t-il déploré auprès de Sputnik.

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