Dans le sillage de Stéphane Bern, la colère monte contre les éoliennes: «C’est une énergie totalement immorale»!

Ruineuses, nocives et peu efficaces… Une tribune de Stéphane Bern ainsi qu’un documentaire braquent les projecteurs sur les éoliennes. L’ex-député LR Bernard Carayon et Andréa Kotarac, candidat RN aux régionales, plaident pour un moratoire sur l’éolien afin de faire cesser une «escroquerie» qui n’a selon eux que trop duré.
Sputnik

Un palier dans la contestation aux éoliennes vient d’être franchi. Après la longue montée en puissance des mouvements de protestations dans les campagnes et sur les côtes françaises, le très médiatique Stéphane Bern reprend le flambeau.

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Dans une tribune publiée le 31 mai dans le Figaro, le chargé de la mission Patrimoine en péril mène une charge implacable contre une «supercherie» qui défigure autant les paysages qu’elle détruit la faune et la flore. Sans détour, le présentateur télé accuse Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, «d’écocide».

Face aux campagnes qui rugissent, Paris fait la sourde oreille

Au micro de Sputnik, le maire LR de Lavaur (Tarn), Bernard Carayon, n’y va pas de main morte lui non plus contre les aéromoteurs.

«Sur le principe, l’éolien terrestre, c’est le pire du capitalisme. C’est la concentration des bénéfices pour quelques exploitants et promoteurs. Et ce sont des nuisances pour tout le monde. C’est une énergie totalement immorale sur le plan de l’économie politique!»

Orgie de subventions, groupes de pression industriels et financiers, destruction d’emplois… le tout pour imposer un moyen de production électrique «opérationnel 21 % du temps en moyenne», en partie importé de Chine, non recyclable et qui nécessite des milliers de mètres cubes de béton armé pour être implanté jusqu’au cœur de zones naturelles protégées. «Un cadeau empoisonné laissé aux générations futures», ajoute celui qu’Emmanuel Macron a mandaté pour sauver le patrimoine tricolore.

L’animateur met le pouvoir en garde: les Français «ne pourront accepter longtemps ce diktat éolien qui brasse du vent et ancre dans nos sols un véritable mensonge», évoquant au passage Éoliennes: du rêve aux réalités (Documentaire et Vérité). Sorti le 1er juin, ce documentaire fait le tour de la question.

«L’immense majorité des ruraux refuse de voir leur environnement pollué par cette énergie inutile, coûteuse, non recyclable, dont les nuisances sont visuelles et sonores, qui ruine la valeur de leur maison, sans qu’ils ne puissent jamais rien dire», insiste Stéphane Bern.

En effet, la marge de manœuvre des autorités locales et les possibilités de recours des habitants ont été ratiboisées par décret (n° 2018-1054 du 29 novembre 2018) afin d’accélérer la couverture du territoire.

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Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, défend bec et ongles la prolifération  des éoliennes. L’objectif consiste à passer de 8.000 à près de 20.000 d’ici à 2028. Résultat: une invasion anarchique de «champs» d’éoliennes terrestres à travers tout l’Hexagone. La colère gronde dans les campagnes. Stéphane Bern voit dans cette «véritable calamité» le signe d’une fracture entre les mondes rural et urbain.
Tête de liste du Rassemblement national en Auvergne-Rhône-Alpes pour les régionales, Andréa Kotarac abonde dans ce sens.

«Vous avez ceux qui défendent l’environnement, qui sont localistes, qui sont patriotes, qui défendent leur patrimoine commun. Et puis vous avez les gagnants de la mondialisation, qui pensent écologie en pensant à leur trottinette pour se rendre à leur travail en open space», assène l’homme politique au micro de Sputnik,.

Pour lui, il faut «définitivement acter que l’éolien est une escroquerie». Le candidat RN n’omet pas de dénoncer l’impact sanitaire sur les humains et les animaux.

De qui raviver la fronde des Gilets jaunes, ce mouvement de révolte né après l’annonce de la hausse des taxes sur les carburants? Ces prélèvements affectent bien plus les foyers modestes habitant hors des agglomérations. Cerise sur le gâteau, ils financent le développement de turbines qui leur gâchent la vie.

Superprofits pour les promoteurs, flambée de la facture pour les Français

Bernard Carayon, aujourd’hui maire de Lavaur, dénonçait déjà il y a dix ans, à l’Assemblée nationale, le développement ruineux d’une «étrange filière énergétique qui fait peser sur les consommateurs les plus modestes les superprofits de riches promoteurs», sous couvert d’un «habile marketing». Une crainte depuis confortée par la Cour des comptes. L’élu LR rappelle ainsi les «errements» dénoncés par les sages de la rue Cambron. Sa comparaison avec la rentabilité du nucléaire est sans appel.

«90 milliards pour une filiale qui couvrira en 2028 à peu près 15% de la production électrique. Mais, pour le nucléaire, qui couvre 72% de notre production électrique, on a investi moins de 80 milliards.»

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Dans un rapport de mars 2018, le soutien public aux énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, biométhane) représentait 121 milliards d’euros au bénéfice des producteurs, rien que pour les contrats signés avant fin 2017 (ces contrats courant de 2018 à 2046).

L’annonce fin décembre, par RTE et Enedis, de l’investissement sur quinze ans de 100 milliards d’euros afin de renforcer le réseau face à l’essor des énergies renouvelables viendra plomber la facture d’électricité moyenne via la TURPE qui répercute les investissements des gestionnaires de réseaux sur le consommateur final. Une note qui a déjà augmenté de 50% ces dix dernières années! Voilà qui réduit un avantage compétitif historique de la France sur l’Allemagne, souligne Bernard Carayon.

«C’est une abomination, sans garantie d’une amélioration de notre compétitivité économique ou sociale. Les éoliennes ont une efficacité de l’ordre de 21 à 23%», s’emporte-t-il avant de rappeler que le nucléaire a fait de la production électrique française l’une des plus décarbonées d’Europe.

L’ex-ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, avait conscience de ce problème. Début 2020, elle dénonçait le «développement anarchique» des éoliennes, leur «covisibilité avec des monuments historiques» et des «situations d’encerclement» de bourgs. Celle qui lui a succédé rue de Grenelle n’a cure de ces arguments.

Tant à l’Assemblée que sur les plateaux télé, Barbara Pompili affirme, sondages à l’appui, que les Français plébiscitent les éoliennes. «Des proportions importantes de la population sont favorables à l’éolien», serinait-elle encore le 28 mai sur les ondes de BFM Business.

Pour Pompili, l’éolien est «une chance pour la France»

D’ailleurs, la sémillante écolo vient d’adresser un ultimatum aux préfets. Dans une circulaire publiée le 28 mai, le ministère leur donne six mois pour cartographier des «zones favorables» afin d’atteindre les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). L’ex-députée EELV fait profession de prôner un développement «plus harmonieux et mieux réparti» sur l’ensemble du pays.

«Madame Pompili est dans l’orthodoxie écologique. Je ne peux même pas dire qu’elle est sous la pression des lobbys tant elle est imprégnée de cette exigence d’affaiblir le nucléaire au profit des énergies alternatives», regrette Bernard Carayon.

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Et les choses s’accélèrent. Après l’annonce d’un huitième parc éolien sur le littoral français, fin avril, Barbara Pompili a annoncé le 25 mai la décision du gouvernement de créer un neuvième champ marin. «Une chance pour la France», plaide-t-elle dans une vidéo.

Pour Bernard Carayon et Andréa Kotarac, l’avenir énergétique doit se faire sans les éoliennes. «Il faut un moratoire sur l’éolien terrestre», affirme l’ancien député, et «développer l’éolien maritime hors de la ligne d’horizon». L’élu local et candidat aux régionales du Rassemblement national se montre quant à lui plus catégorique, «il faut l’interdire, sur le territoire national et à l’échelon européen.»

«EELV et Barbara Pompili font détester la défense de l’environnement, c’est ce qu’il y a de plus grave aujourd’hui», fulmine Andréa Kotarac.

La presse souligne le positionnement de Xavier Bertrand et de Marine Le Pen, en faveur de la tribune de Stéphane Bern. D’ailleurs, les deux candidats à la présidence de la République avaient déjà fait part de leur hostilité à l’encontre des éoliennes. Un enjeu sans doute appelé à prendre plus d’importance dans la perspective des prochaines échéances électorales…

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