«Repousser, contenir et s’engager» contre «la menace russe». C’est ce que stipule un récent rapport de la commission des Affaires étrangères de l’Union européenne.
Alors, qu’est-ce que ces représentants de l’UE ont cette fois-ci dans leur manche pour tenter de faire trembler la Russie? Premièrement, ils demandent encore plus de coopération avec les États-Unis contre les intérêts russes. Apparemment, on ne change pas une équipe qui gagne! Ils souhaitent aussi faire pression sur les pays membres pour qu’ils mettent fin à leurs partenariats commerciaux avec la Russie. Ils vont même jusqu’à demander à l’UE de se préparer à «ne pas reconnaître le Parlement russe».
Sébastien Cochard, ancien diplomate, notamment en poste en Italie et aux États-Unis, qualifie ce rapport de «torchon qui ne représente pas grand-chose»:
«Même quand les Américains sortent la grande artillerie et font tout ce qu’ils peuvent faire pour essayer d’empêcher un projet économique comme Nord Stream 2, cela se fait malgré tout. Donc ce n’est pas ce petit rapport d’initiative, qui n’a aucun impact législatif, qui ne représente rien ni personne qui va empêcher des relations économiques entre les États membres de l’Union européenne et la Russie.»
Sur le plan de la communication, le rapport ne propose rien de moins que de créer une nouvelle chaîne de télévision 24 heures sur 24, «Free Russia Television», pour faire de la propagande contre les dirigeants russes actuels. Pour l’ancien diplomate, «la majorité de la presse audiovisuelle et écrite de l’Ouest est hystériquement antirusse donc une nouvelle chaîne antirusse ne changerait pas grand-chose».
«On essaie d’interdire RT et Sputnik, par contre on essaie de propager ce genre de chaîne totalement partiale et biaisée. On reproche aux Russes de soi-disant s’ingérer, espionner à droite et à gauche –sans que cela n’existe en réalité. En revanche, quand on découvre tous les six mois que la NSA ou la CIA espionnent Angela Merkel, cela ne gêne personne.»
Le rapport suggère le site web antirusse Bellingcat comme partenaire potentiel, pourtant, il s’agit d’une plateforme assez opaque dont les enquêtes sont très partiales.
«Bellingcat est une sorte d’officine qui sert de porte-parole officieux chargé de propager des rumeurs malfaisantes que les services secrets américains et britanniques cherchent à répandre sur la Russie», considère Sébastien Cochard.