Liste des «pays inamicaux»: la Russie rejette sèchement la demande de retrait de Prague

Après que la République tchèque a jugé que son inclusion par la Russie dans la liste des «pays inamicaux» relevait d’une violation de la convention de Vienne, Maria Zakharova a rétorqué que ce document n’interdisait pas d’«appeler les choses par leur nom», faisant référence à la ligne de conduite de Prague à l’égard de Moscou.
Sputnik

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a réagi à l’appel de la République tchèque de la retirer de la liste des «États étrangers commettant des actions inamicales» à l’encontre de la Russie élaborée à la mi-mai. Plus tôt, le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jakub Kulhanek, avait estimé que cette mesure de Moscou vis-à-vis de Prague était contraire à la convention de Vienne sur les relations diplomatiques.

«Ce qui contredit la convention de Vienne, ce sont la saisie des biens diplomatiques aux États-Unis et l’expulsion des diplomates par Prague survenue à cause de son incapacité sur plusieurs années à enquêter sur ses propres incidents», a pour sa part fait valoir Maria Zakharova.

Mi-avril, Prague avait accusé Moscou d'être impliqué dans les explosions au sein de dépôts de munitions à Vrbetice en 2014. La porte-parole de la diplomatie russe avait alors estimé que Prague n’avait rien trouvé de mieux que d’essayer d’en imputer la responsabilité à un «ennemi extérieur» à défaut de pouvoir mener une enquête objective.

Elle a ajouté que ce document n’interdisait pas de «nommer les choses par leur nom».

Pays «inamicaux»

Auparavant, le gouvernement russe avait approuvé la liste des pays inamicaux comprenant la République tchèque et les États-Unis. Que seuls deux pays figurent dans cette liste témoigne du fait que la Russie est ouverte au dialogue, avait souligné le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov.

En plus d’avoir accusé les forces spéciales russes d’être impliquées dans les explosions de munitions à Vrbetice, Prague a expulsé 18 employés de l’ambassade de Russie. Tout en qualifiant les accusations de Prague d’absurdes et infondées, Moscou a également qualifié de personae non gratae 20 membres de la mission diplomatique tchèque.

Pour le Kremlin, ces allégations de la partie tchèque ont porté un préjudice grave aux relations bilatérales. Et de poursuivre que cet incident faisait partie d’une campagne antirusse à grande échelle lancée par l'Occident.

Emboîtant le pas à la République tchèque, plusieurs pays européens, dont la Pologne ou encore les pays baltes, ont aussi expulsé des diplomates russes, provoquant une réponse symétrique de Moscou.

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