Alors que la campagne électorale pour les régionales s’accélère et que les partis tentent de nouer des alliances, un sondage d’Ipsos et Sopra Steria pour Franceinfo et Le Parisien-Aujourd'hui en France, paru ce 16 mai, fait un constat général plutôt défavorable aux Républicains. Le parti gaulliste est pris en tenaille entre son voisin de gauche, le parti centriste d’Emmanuel Macron, et son voisin de droite, le Rassemblement national. Un sympathisant des LR sur trois (34 %) estime que son parti pourrait se fondre dans l’un des deux.
En général, 51% des sondés estiment que LR est proche de LREM. Ce chiffre est plus important chez les sympathisants de LREM (78%) que chez ceux de LR (58%). Et si le RN voit une plus grande proximité de LR avec lui (65%), seulement 33% des sympathisants LR sont d’accord avec un tel avis. Cela peut être considéré comme révélateur d’une perte d’identité politique dans la famille de droite.
Selon la même source, Les Républicains seraient beaucoup moins aptes à répondre aux inquiétudes des Français. Ainsi, seulement 11% des sondés estiment que LR est le parti le plus proche de leurs préoccupations, tandis qu’en cas de LREM et RN, ce chiffre s’élève à 22%. La répartition est presque identique lorsqu’il s’agit de l’aptitude de telle ou telle formation politique d’améliorer les choses dans le pays: 10%, 22%, 23% des Français pensent que LR, LREM et le RN respectivement en sont capables.
L’épineuse question des alliances
Sur fond d’un mariage rocambolesque entre LREM et LR en PACA au premier tour des régionales, d’abord annoncée par le Premier ministre, puis rejetée par la direction de LR et ensuite abandonnée par la tête de liste LREM dans la région, mais finalement réanimée par le président sortant LR, Renaud Muselier, qui a annoncé une liste comprenant des membres de la majorité présidentielle, la question d’acceptation des alliances par les électeurs eux-mêmes éveille l’intérêt.
Dans le cadre de l’enquête en question, 985 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ont été interrogées les 10 et 11 mai 2021.
Vestiges de la présidentielle 2017
Ce sont les élections de 2017 qui marquent le déclin des partis français dits traditionnels, le PS et LR, accompagné de la recomposition du paysage politique dans le pays, bipartite depuis des années. L’élection d’Emmanuel Macron, ex-ministre du socialiste François Hollande, se disant «ni de gauche ni de droite» met ainsi fin au clivage historique entre ces deux courants politiques. L’échec du PS avec 6,3% au premier tour est, certes, plus cuisant que celui de LR, mais le vieux parti de droite n’en est sorti moins perturbé. Le passage à LREM de personnalités Républicaines telles que Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, est lui aussi révélateur des bouleversements que LR traverse jusqu’à présent.
Un autre exemple, et le plus récent en date, est l’abandon de LR par un autre poids lourd, le maire de Nice, Christian Estrosi. Celui-ci a d’ailleurs déjà évoqué en septembre dernier un accord entre la droite et Emmanuel Macron en vue de 2022. Suite au refus de LR à «l’accord» en PACA entre LREM et l’actuel président de la région l’édile niçois a claqué la porte du parti.
Les élections régionales et départementales se tiendront en France les 20 et 27 juin.