Avec l’annonce le 14 mai par Renaud Muselier (LR), président sortant de PACA, de sa liste pour les futures régionales, le feuilleton électoral dans la région concernant l’alliance LR-LREM semble avoir pris fin. Interrogé ce dimanche sur le plateau de BFM TV, M.Muselier, farouchement critiqué par certains membres de sa famille politique pour un «accord» avec LREM, affirme que sa liste -qui ne comprend que 15 membres de la majorité présidentielle- n’en est pas un.
«Mais regardez ma liste! Est-ce que c’est un accord? Est-ce que c’est une fusion? Est-ce que c’est un 50/50? Vous avez 15 membres de la majorité présidentielle dont quatre qui sont dans la majorité régionale sur les 135. Est-ce que ça, c’est un accord qui nécessite un bouleversement de la recomposition politique française? Non!», lance-t-il aux journalistes de la chaîne de télévision.
Liste avec En Marche: Renaud Muselier (@RenaudMuselier) "assume tout, mais parle à tout le monde" pic.twitter.com/eUTL32oYcm
— BFMTV (@BFMTV) May 16, 2021
L’homme politique déclare d’ailleurs «n’avoir jamais parlé» avec le parti macroniste.
«J’assume tout, mais parle à tout le monde. Je n’ai jamais parlé avec la République en marche […] Bien sûr, j’ai des contacts avec l’Élysée. Bien sûr, j’ai des contacts avec Matignon. Bien sûr, j’ai des contacts avec ma famille politique.»
Plus de clarté de la part de LR
Affirmant n’avoir jamais trahi sa famille politique, Renaud Muselier demande de LR des clarifications «au niveau national».
«Je n’ai jamais trahi ma famille, moi. Je suis toujours resté dans ma ligne. Je suis LR! Je reste LR […] Au niveau national […] il faut que ma famille politique clarifie la situation quand même. Je l’ai dit quand j’ai présenté mes listes, on ne peut pas avoir des lignes à multiples variables», estime-t-il auprès de la chaîne de télévision en continu.
Pour rappel, la toute première annonce «d’alliance» entre LREM et Renaud Muselier a été faite par Jean Castex le 2 mai, qui faisait part dans les pages du JDD du retrait de la liste LREM dans la région. Réagissant aux faits dans un communiqué, Christian Jacob, président du parti de droite, a fustigé de telles «manœuvres électorales» en annonçant d’abord le retrait de l’investiture LR à M.Muselier.
Une semaine après le début de cette rocambolesque histoire électorale, le patron de LR a d’ailleurs exprimé dans une interview au Parisien son soutien «sincère et indéfectible» au président sortant de PACA.
«Jamais je n’appellerai à voter pour une autre liste. Mon soutien est sans manœuvre, sans tactique, sans arrière-pensée. Les Français veulent de la clarté. Ils ne veulent pas de petites combines, d’un Premier ministre qui signe le décret de la recomposition politique depuis son bureau à Matignon», a-t-il ainsi déclaré au quotidien. Le chef de LR n’a pourtant montré aucun soutien officiel après la présentation de la liste par Muselier.
Thierry Mariani en PACA
Si les enjeux sont si importants dans cette région pour la droite, c’est parce que la position du Rassemblement national y semble plus que solide. Selon un sondage d’Ipsos et Sopra Steria paru le 11 mai, donc avant l’annonce de la composition de la liste Muselier, c’est l’ex-Républicain Thierry Mariani, tête de liste du RN qui est donné favori en PACA avec 37% d’intentions de vote. M.Muselier est, quant à lui, crédité de 22%. Sophie Cluzel, qui finalement ne conduira pas la liste LREM, l’est de 17%.
Pour rappel, en 2015, la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, avait fait un score impressionnant (40,55%) au premier tour des régionales en PACA, mais avait été battue par LR au second. Elle s’était retirée de la vie politique après la présidentielle de 2017.