Le Premier ministre arménien démissionne peu après une conversation avec Macron

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a annoncé dimanche qu'il démissionnait tout en continuant d'exercer ses fonctions par intérim jusqu'aux législatives anticipées de juin. La veille, il avait discuté avec Emmanuel Macron de la situation dans le Haut-Karabakh.
Sputnik

«Je démissionne aujourd'hui de mon poste de Premier ministre» avant les élections, a annoncé le chef du gouvernement sur sa page Facebook.

L'opposition a réclamé pendant des mois le départ de M. Pachinian, qu'elle dénonce comme un «traître» en raison d’un accord de cessation des hostilités dans le Haut-Karabakh avec l’Azerbaïdjan. Très défavorable à son pays, il signifiait dans les faits une défaite cinglante de l’Arménie dans le conflit qui l'a opposée à l'Azerbaïdjan à l'automne 2020 pour le contrôle de l'enclave.

Après cette annonce, tous les membres de son gouvernement ont présenté à leur tour leur démission, comme l'exige la loi en Arménie.

Le Premier ministre a cependant indiqué qu'il continuerait d'exercer ses fonctions par intérim jusqu'aux législatives anticipées du 20 juin.

Conversation avec Macron

La veille de sa démission, le Premier ministre a eu une conversation avec le Président français, indique le site du gouvernement arménien dans un communiqué.

Le Premier ministre a salué le rôle de la France dans la reconnaissance internationale du génocide arménien, «qui est l'une des étapes importantes pour exclure de telles tragédies à l'avenir.»

Emmanuel Macron a souligné pour sa part le soutien de son peuple, ajoutant que la France continuerait à soutenir le peuple arménien pour surmonter les difficultés.

Ils ont discuté de la situation dans le Caucase du Sud et du règlement du conflit du Haut-Karabakh dans le cadre de la coprésidence du Groupe de Minsk auprès de l'OSCE.

Situation dans le Haut-Karabakh

Le cessez-le-feu avec l’Azerbaïdjan avait été négocié alors que la situation était catastrophique pour l'Arménie, acculée et poussée à la retraite sur plusieurs fronts tandis que l'armée azerbaïdjanaise menaçait la capitale du Haut-Karabakh. La Russie, qui a parrainé l'accord de cessation des hostilités, a déployé des troupes de maintien de la paix au Haut-Karabakh.

Les combats ont fait près de 6.000 morts dans les deux camps.

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