«Je démissionne aujourd'hui de mon poste de Premier ministre» avant les élections, a annoncé le chef du gouvernement sur sa page Facebook.
L'opposition a réclamé pendant des mois le départ de M. Pachinian, qu'elle dénonce comme un «traître» en raison d’un accord de cessation des hostilités dans le Haut-Karabakh avec l’Azerbaïdjan. Très défavorable à son pays, il signifiait dans les faits une défaite cinglante de l’Arménie dans le conflit qui l'a opposée à l'Azerbaïdjan à l'automne 2020 pour le contrôle de l'enclave.
Après cette annonce, tous les membres de son gouvernement ont présenté à leur tour leur démission, comme l'exige la loi en Arménie.
Le Premier ministre a cependant indiqué qu'il continuerait d'exercer ses fonctions par intérim jusqu'aux législatives anticipées du 20 juin.
Conversation avec Macron
La veille de sa démission, le Premier ministre a eu une conversation avec le Président français, indique le site du gouvernement arménien dans un communiqué.
Le Premier ministre a salué le rôle de la France dans la reconnaissance internationale du génocide arménien, «qui est l'une des étapes importantes pour exclure de telles tragédies à l'avenir.»
Emmanuel Macron a souligné pour sa part le soutien de son peuple, ajoutant que la France continuerait à soutenir le peuple arménien pour surmonter les difficultés.
Ils ont discuté de la situation dans le Caucase du Sud et du règlement du conflit du Haut-Karabakh dans le cadre de la coprésidence du Groupe de Minsk auprès de l'OSCE.
Situation dans le Haut-Karabakh
Le cessez-le-feu avec l’Azerbaïdjan avait été négocié alors que la situation était catastrophique pour l'Arménie, acculée et poussée à la retraite sur plusieurs fronts tandis que l'armée azerbaïdjanaise menaçait la capitale du Haut-Karabakh. La Russie, qui a parrainé l'accord de cessation des hostilités, a déployé des troupes de maintien de la paix au Haut-Karabakh.
Les combats ont fait près de 6.000 morts dans les deux camps.