L’assaillant de Rambouillet a-t-il été victime d’«un lavage de cerveau»? Sa famille se confie

Alors que les motifs qui ont poussé l’assaillant de Rambouillet à commettre son acte barbare ne sont toujours pas clairs, sa famille, tout comme des sources de l’enquête, ont déjà livré aux médias certains détails qui font la lumière sur sa personnalité.
Sputnik

Le lendemain de l’attaque au commissariat de Rambouillet où une fonctionnaire administrative a été égorgée par le Tunisien de 36 ans Jamel Gorchene abattu ensuite par la police, de nouveaux détails sur le parcours et la personnalité de l’assaillant font leur apparition.

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Ainsi, d’après l’AFP, l’homme a grandi dans une famille de classe moyenne dans la banlieue de M'saken, ville du centre-est de la Tunisie, qui était également la ville natale de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l’auteur de l’attentat de Nice de 2016.

Après avoir obtenu un diplôme de technicien en mécanique, Jamel Gorchene était parti en France en 2009. Régularisé selon Le Parisien en 2019, Jamel travaillait comme chauffeur dans la région parisienne. Son titre de séjour était valable jusqu’à fin 2021.

Depuis 2009, l’homme ne quittait pas l’Hexagone. La seule fois qu’il est revenu en Tunisie, c’était il y a un mois. Alors, il est resté auprès de sa famille deux semaines.

«Un jeune calme et réservé»

Interrogé par l’agence, son cousin, Noureddine, qui d’ailleurs ne l’a pas vu depuis longtemps, se souvient que Jamel était «un jeune calme et réservé» qui «n'était ni particulièrement religieux ni pieux».

De son côté, sa cousine Sameh a raconté à l’AFP que, lors de son dernier séjour chez sa famille, l’homme «n'était pas bien», mais était «tout le temps pensif, mangeait peu et parlait peu». «Il faisait la prière mais sans plus», a-t-elle précisé.

Elle a ajouté que Jamel était suivi par un psychiatre en France, car il souffrait d'une dépression. Mais d’après elle, il comptait rentrer définitivement en Tunisie et c'était prévu qu'il arrive samedi 24 avril.

Des sources proches de l’enquête indiquent au Parisien que c’était un homme solitaire et «fragile psychologiquement» dont l’état a été probablement aggravé lors de la crise sanitaire et par des effets de la radicalisation.

Victime d’«un lavage de cerveau»?

Alors que les témoins de l’attaque de Rambouillet racontent que l’assaillant aurait crié «Allahu akbar», sa cousine Sameh a déclaré à l’AFP que Jamel n’était qu’une «victime» et «une proie facile» et que des gens avaient «profité de sa fragilité pour le radicaliser». Un avis partagé par son cousin Noureddine qui n’exclut pas que l’homme ait subi «un lavage de cerveau».

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En effet, comme le rapporte Le Parisien, si en 2015 après les attenants à Paris le tueur ajoute un filtre aux couleurs du drapeau français à sa photo de profil sur Facebook en hommage aux victimes, cinq ans plus tard, réagissant au meurtre de Samuel Paty, il relaie un montage proclamant «Je suis Mahomet» et publie un texte «ô les musulmans, maintenant nous allons répondre aux insultes de la France et de Macron contre notre prophète Mahomet».

Bien que les enquêteurs n’aient retrouvé pour le moment aucun écrit expliquant les motifs de son crime, ni lettre d’allégeance à une organisation terroriste, son téléphone indique qu’il écoutait des «anasheeds», à savoir des chants religieux guerriers qui galvanisent les djihadistes.

Outre cela, poursuit le quotidien, il s’était abonné sur Facebook aux prêches du cheikh Ali al-Qaradaghi, réputé proche des Frères musulmans*, qui vit au Qatar et blâme dans ses discours les pays occidentaux pour leur islamophobie. Il a notamment appelé Emmanuel Macron à présenter ses excuses «au prophète Mahomet et à tous les musulmans» après que le Président a défendu le droit de caricaturer.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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