L’information est contenue dans un document manuscrit et signé de la main d’Ali Darassa. Le chef de guerre et leader de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), l’un des plus puissants groupes armés en République centrafricaine (RCA), s'y engage à quitter la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), le groupe rebelle qui cherche à renverser le Président Faustin-Archange Touadéra.
«Le général d'armée Ali Darassa Mahamat et ses officiers s'engagent à se retirer de la Coalition des patriotes pour le changement», a écrit le chef de l'UPC et auteur du communiqué, prétextant que «depuis le début de la crise électorale, la population souffre amèrement de l'insécurité, de la situation sanitaire, de la famine et de non-assistance humanitaire».
Un non-événement
«Le gouvernement n'entend pas discuter avec les groupes armés qui ne veulent pas respecter l'accord politique de paix», a-t-il laissé entendre, avant d’ajouter que «la lettre de l'UPC n'est pas la cause de cette posture mais une position des autorités prise depuis un certain moment après l'attaque de la CPC».
Ali Darassa, personnage controversé
Une méfiance qui se justifie aussi par le caractère controversé du chef de guerre. En juillet 2020 déjà, le gouvernement centrafricain annonçait avoir signé un traité avec Ali Darassa, dans lequel ce dernier consentait à rentrer dans le rang en échange d’un repli sur Bambari, son quartier général. Dans le document appelé «Procès-verbal d’un huis clos» et paraphé par le Premier ministre centrafricain Firmin Ngrebada et Ali Darassa, le chef de guerre s’engageait à cesser toute activité subversive. Deux jours après, il s’est désengagé disant avoir été contraint de signer cet accord. Une volte-face qui conforte le gouvernement dans son scepticisme.
«Dans le passé, certains groupes armés ont fait une déclaration pareille et sont revenus sur leur décision pour participer aux offensives menées par la CPC. Ce qui constitue cette prudence du côté du gouvernement centrafricain», a poursuivi Ange-Maxime Kazagui.