Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a rejeté lundi toute négociation directe avec les indépendantistes du Front Polisario sur la question du Sahara occidental, territoire disputé depuis des décennies.
«L'Algérie (.... ) est une partie prenante réelle du conflit (...) elle devrait assumer sa responsabilité pour trouver une solution», a indiqué le chef de la diplomatie marocaine en marge de l'ouverture du consulat général du Sénégal à Dakhla, au Sahara occidental.
L'ancienne colonie espagnole, classée «territoire non autonome» par les Nations unies en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis 45 ans le Maroc au Front Polisario, soutenu par l'Algérie. Rabat contrôle environ 80% de ce vaste territoire désertique.
Les propos de M. Bourita répondent à son homologue algérien, Sabri Boukadoum qui a appelé samedi à «des négociations directes et sérieuses» sur le Sahara occidental entre les indépendantistes du Front Polisario et le Maroc.
Les négociations au point mort
Les négociations quadripartites impliquant le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie sont au point mort depuis la démission du dernier émissaire de l'ONU Horst Kohler en mai 2019.
«Les deux véritables parties prenantes devraient s'asseoir à la table des négociations», a souligné M. Bourita.
Le Maroc veut une «autonomie sous contrôle» du territoire, où de grands chantiers de développement marocains ont été lancés ces dernières années. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination.
Les Nations unies appellent les parties prenantes à la reprise des discussions «en vue de parvenir à une solution politique juste» pour «l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», comme l'a indiqué le Conseil de sécurité en octobre 2020.
Le Sénégal a inauguré lundi un consulat général à Dakhla, au Sahara occidental, en présence de la cheffe de la diplomatie sénégalaise Aïssata Tall Sall.
Depuis fin 2019, vingt-et-un pays, essentiellement africains, ont ouvert des représentations diplomatiques, à Laayoune et à Dakhla.
Le Maroc espère voir se matérialiser le consulat promis par le président américain Donald Trump, fin 2020 aux derniers jours de son mandat.
Le Polisario considère l'ouverture de ces représentations diplomatiques comme une «violation du droit international et (une) atteinte au statut juridique du Sahara occidental en tant que territoire non autonome».