Le comité Adama ne veut plus que les policiers «rentrent dans nos quartiers» - vidéo

«Policiers racistes» et «justice négrophobe»… Réuni samedi 20 mars pour la Marche des Solidarités, le comité Adama a envoyé un message accusateur aux autorités tout en affichant sa volonté de ne plus voir les policiers rentrer dans les quartiers.
Sputnik

Plusieurs centaines de manifestants ont défilé samedi 20 mars à Paris pour protester contre le racisme et les violences policières.

L’action, organisée notamment par Assa Traoré, a été lancée à l'appel de plusieurs collectifs. Samir B. Elyes, membre du Mouvement immigration banlieue (MIB) et du comité Adama, s’est illustré par un discours virulent envers la police.

«On a bien affaire à une justice négrophobe, des policiers racistes dans nos quartiers, 80% des policiers sont des policiers racistes, ils ne nous aiment pas», a-t-il lancé.

Tout en considérant que les forces de l’ordre ont «le droit de vie et de mort» et que la justice «leur délivre un permis de tuer», Samir B. Elyes a lancé qu’«Assa Traoré est en danger», tout comme les proches de celle-ci. Selon lui, il y a un «traitement pour les familles noires et arabes» et un autre pour celles qui ne le sont pas.

«On ne veut plus qu’ils [les policiers, ndlr.] rentrent dans nos quartiers […] Montrons leur qu’on est en colère contre la police et la justice, des morts il va encore y en avoir», a-t-il martelé alors que des participants scandaient «pas de justice, pas de paix».

​Des syndicats s’insurgent

Réagissant aux propos du membre du comité Adama, le syndicat Officiers et Commissaires de police a pour sa part expliqué que les citoyens des quartiers mentionnés «ont le plus besoin de sécurité», faisant ainsi référence à la présence de dealers et de délinquants dans ces lieux.

​Le syndicat des commissaires de la police nationale a pour sa part dénoncé l’incitation à la haine et des intimidations, tout en comparant le comité à «une plaie pour la République».

Un défilé parisien

Selon la préfecture de police, 3.500 personnes ont participé le 20 mars à la manifestation parisienne. Un important dispositif policier a accompagné le défilé.

«Liberté, égalité, éborgné», «Floutage de gueule, démocratie floutée» ou «Racisme, violences policières, pénitentiaires et judiciaires, impunité: Stop aux crimes d'État», «Darmacron tuent nos libertés», était-il écrit sur les pancartes.

Assa Traoré, devenue l'une des voix principales de la lutte contre les violences policières depuis la mort de son frère Adama, a listé les exigences des manifestants, notamment «la fin des contrôles d'identité permanents», la suspension des policiers accusés de racisme et «l'interdiction des techniques d'étouffement».

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