Des manifestants dans les rues de Beyrouth suite à un nouvel échec de formation du gouvernement

Après que le Premier ministre libanais a rejeté une nouvelle proposition du Président du pays pour former un gouvernement, des manifestants sont descendus dans les rues de la capitale libanaise, rapporte un correspondant de Sputnik sur place.
Sputnik

Les Libanais se retrouvent de nouveau dans la rue ce 22 mars, informe un correspondant de Sputnik sur place. Cette fois-ci suite à un nouvel échec de formation du gouvernement au pays du cèdre. En effet, la récente rencontre entre le Premier ministre Saad Hariri et le Président Michel Aoun sur la question n’a pas porté ses fruits, les deux responsables s’étant échangés des messages de non-compréhension sur les réseaux sociaux.

Selon le journaliste de Sputnik, des manifestants ont mis le feu à des poubelles et à des pneus devant la banque centrale et dans d'autres parties de la capitale de ce pays frappé de plein fouet par une crise économique profonde.

Le processus pénible de formation du gouvernement

Lors de la rencontre au palais présidentiel de Baabda de ce lundi, M.Aoun a notamment présenté à M.Hariri une nouvelle proposition d’un cabinet ministériel que ce dernier a rejetée. M.Aoun a d’ailleurs déclaré le 16 mars que, si le Premier ministre ne pouvait pas former un gouvernement d’unité nationale, il devrait bientôt quitter de nouveau son poste.

Selon le chef du gouvernement, désigné par M.Aoun lui-même, la proposition actuelle jouait le jeu du Président et prévoyait la répartition des portefeuilles ministériels en prenant en compte la majorité de blocage en faveur de l'équipe présidentiel.

«Le Liban au bord de l'explosion après l'effondrement»: des protestations enflamment le pays
Il est à noter qu’au Liban, pays très varié d’un point de vue confessionnel avec 18 communautés religieuses présentes, la répartition des fonctions et des pouvoirs étatiques se fait selon les communautés religieuses. Ainsi, la présidence de la République est attribuée aux chrétiens maronites, alors que le poste de Premier ministre aux musulmans sunnites.

Bien qu’officiellement ce soit le chef du gouvernement qui est censé diriger le cabinet ministériel, selon la constitution libanaise, le gouvernement ne peut pas être formé sans l’aval du Président de la République. Le Président et le Premier-ministre actuels n’arrivent pas à se mettre d’accord sur sa formation, le processus de formation du gouvernement s’y avère alors un processus délicat.

Crise qui persiste

La crise politique, aggravée par une économique, dure dans le pays depuis déjà plus d’un an. Le Président a désigné Saad Hariri comme chef du gouvernement. M.Hariri a déjà exercé cette fonction de 2009 à 2011 puis de 2016 à 2020, jusqu’à ce qu’il quitte ce poste suite à d’importantes manifestations sur fond de difficultés économiques. L’explosion au port de Beyrouth en août dernier n’a fait qu’aggraver la détresse économique des Libanais.

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