Ministre des Affaires étrangères du Mali à Sputnik: «Nous réussirons la transition»

Au Mali, l’après-transition se prépare plutôt bien, d'après le chef de la diplomatie Zeïni Moulaye. De passage à Lomé pour prendre part à une réunion du groupe de soutien à la transition au Mali, Moulaye a abordé, dans un entretien avec Sputnik, les priorités de son gouvernement avant la fin de la transition en mars 2022.
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La délégation du gouvernement de transition du Mali a pris part le 8 mars à Lomé à la deuxième réunion du groupe de soutien à la transition.

Devant cette structure mise en place par l'Union africaine et regroupant des partenaires régionaux et internationaux du Mali ainsi que des pays amis voisins, la délégation a pris l’engagement de respecter les 18 mois impartis pour boucler la transition.

Ce délai avait été établi par la Charte de la transition adoptée en septembre 2020, à l'issue de concertations nationales sous l’égide de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Zeïni Moulayé, 67 ans, ancien ambassadeur du Mali en Arabie saoudite et ex-ministre du Tourisme et des Transports de 1989 à 1992, est le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali depuis la mise en place du gouvernement de transition.

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À Lomé, il était le chef de la délégation malienne qui a réuni, outre six autres ministres (notamment ceux de la Sécurité, de la Défense) quatre ambassadeurs du Mali.

Au terme des travaux, le chef de la diplomatie malienne a accordé un entretien à Sputnik où il a assuré que les autorités de transition travaillaient à «créer les meilleures conditions possibles de réussite de la transition au Mali».

Sputnik: Quelles sont en ce moment les priorités de la transition en cours au Mali, aux vues des débats que vous avez eus lors de la deuxième réunion du groupe de soutien à la transition à Lomé?

Zeïni Moulaye: «Il est question en ce moment de trois choses au Mali. D’abord, créer les conditions de paix, de sécurité et de stabilité et organiser ensuite des élections au bout de la transition. Entre les deux, il y a un package de réformes politiques et institutionnelles qui sont en train d’être opérées à travers un dialogue en cours. Et pour l’heure, nous pensons que les élections présidentielles se tiendront en mars 2022. La date n’est pas tout à fait précise pour l’instant. Mais bientôt une nouvelle CENI [Commission électorale nationale indépendante, ndlr] sera mise en place très prochainement et travaillera avec l’administration pour sortir un chronogramme complet du déroulement du processus électoral. Ce sera une CENI dans laquelle il y aura les représentants de l’administration, des partis politiques et de la société civile. Donc, les candidatures, on en parlera le moment venu.»

Sputnik: Qu’en est-il de la situation sécuritaire du Mali au moment où se tenait ici à Lomé la deuxième réunion du groupe de soutien à la transition au Mali?

Zeïni Moulaye: «Sur le plan de la sécurité, Dieu soit loué, je peux vous dire que, depuis un an maintenant, nous avons une situation relativement apaisée dans le pays. Il y a une montée en puissance de l’armée nationale dans la sécurisation du territoire avec l’appui des partenaires extérieurs. Nous sommes en train de pacifier de plus en plus le territoire de sorte à créer les conditions possibles pour faire les réformes constitutionnelles, institutionnelles et politiques et tenir les élections au bout du compte.»

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Sputnik: Donc, vous quittez Lomé avec le sentiment que les travaux ont répondu aux attentes du gouvernement malien?

Zeïni Moulaye: «Incontestablement, je quitte Lomé avec un esprit apaisé et une grande satisfaction. D’abord pour l’accueil chaleureux qui a été réservé pour tous les délégués à cette deuxième réunion du groupe de soutien à la transition au Mali dans la capitale togolaise. Que ce soit [de la part des, ndlr] membres ou les organisations internationales, nous avons reçu un accueil chaleureux et une hospitalité particulière que tout le monde reconnaît au Togo parmi ses 6.000 vertus. Deuxièmement, je pars satisfait, parce que dans la convivialité, toutes les questions à l’ordre du jour de la réunion de Lomé ont été abordées et à chacune des questions, il y a eu des contributions de qualité des intervenants. Et donc nous partons de Lomé avec la conviction de faire encore mieux au cours de la troisième réunion prévue en juin prochain à Bamako. Et à ce rendez-vous, tenant compte du plan d’action du gouvernement que nous avons présenté ici à Lomé, nous espérons de nouvelles annonces au-delà de celles du FMI et de l’Union européenne qui se concrétisent déjà. Je rappelle que ce plan d’action comporte six axes prioritaires dans lesquels se trouvent toutes les activités qui nous permettront de passer de la transition actuelle à un nouveau gouvernement démocratiquement élu et donc, à une situation constitutionnelle normale.»

Sputnik: Il ne reste plus qu’un an devant la transition, désormais sommée de boucler le processus dans les délais. Est-ce que c’est faisable?

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Zeïni Moulaye: «En réalité, notre plan d’action déjà prêt au début de la transition au mois d’octobre 2020, a priorisé les urgences du moment qui nous permettront de créer les conditions d’organisation des élections le moment venu. Et durant les six mois que nous venons de boucler, nous avons travaillé absolument sur certains pans de ce plan. Mais il fallait le faire adopter par un organe consultatif et législatif en l’occurrence, le conseil national de transition qui a mis du temps à être mis en place. Mais une fois que c’est validé depuis février dernier, les choses sont en train d’évoluer. Je peux vous rassurer que depuis la mise en place de ce gouvernement, nous travaillons pour créer les meilleures conditions possibles de réussite de la transition au Mali. Nous sommes là-dessus et nous allons continuer dans la patience et la persévérance. Nous avons toutes les capacités physiques, intellectuelles et morale pour réussir cette transition, nous la réussirons.»

Sputnik: Et que dites-vous des pressions énormes qui viennent de l’intérieur même du Mali avec les voix critiques de l’action gouvernementale de la part de la société civile?

Zeïni Moulaye: «Le gouvernement de transition du Mali ne reçoit pas du tout de pression. Franchement aucune.»

Sputnik: Aujourd'hui, des voix au Mali appellent le vice-Président, le colonel Assimi Goïta, à se présenter à la présidentielle à venir, et ce nonobstant la Charte qui s'y opposerait…

Zeïni Moulaye: «Il n’est pas encore question de candidatures pour l’instant au Mali. Et je ne sais pas encore qui peut bien être candidat ou non pour la présidentielle de mars 2022.»

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