Une société ayant participé au projet Nord Stream 2 visée par une enquête aux USA

L'organisme fédéral américain pour la réglementation et le contrôle des marchés financiers (SEC) a ouvert une enquête contre le géant Baker Hugues pour établir son implication dans des activités potentiellement sanctionnables.
Sputnik

Le fournisseur de services pétroliers Baker Hughes a fait savoir que la Securities and Exchange Commission (SEC), l'organisme fédéral américain pour la réglementation et le contrôle des marchés financiers, avait engagé une enquête sur la vente par la société de produits et services dans le cadre de projets touchés par les sanctions américaines.

L’enquête a été ouverte dès le mois de décembre, mais la nouvelle ne fait surface que maintenant, après que la société eut divulgué son compte rendu annuel, indique Reuters. Baker Hughes, basée à Houston (Texas), ajoute qu'elle a fourni toutes les informations demandées par la SEC sans pour autant donner de détails sur l'enquête ni de précisions sur les projets concernés.

La société a déclaré qu'elle avait elle aussi entamé un examen engageant un conseiller juridique externe sur le respect du régime des sanctions imposées par Washington, ajoute Reuters.

Le projet aurait été quitté par 18 entreprises

Fin 2014, la filiale russe de Baker Hughes avait participé à des appels d'offres pour l’exploitation de gisements en Arctique touchés par des sanctions sectorielles américaines. Ce qui a été possible étant donné que l’engagement à respecter les sanctions antirusses ne s’applique pas aux filiales étrangères des sociétés américaines. Toutefois, les avocats américains avaient indiqué qu'il s'agissait d'une zone grise du droit et que la différence entre les filiales et les succursales (ces dernières se devant de respecter les sanctions) n’était pas toujours évidente.

Le 22 février, le Tagesspiegel a annoncé que le projet de gazoduc Nord Stream 2 avait été quitté par 18 entreprises, dont Baker Hugues et le groupe français AXA.

De nombreux entrepreneurs, investisseurs et compagnies d’assurance se sont retirés du projet après la nouvelle série de sanctions américaines entrées en vigueur à partir du 1er janvier 2021.

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Les autorités allemandes ont déclaré que la décision de quitter le projet revenait aux entreprises. Elles ont également réitéré leur position au sujet des sanctions, qu’elles rejettent et considèrent comme une ingérence dans les affaires intérieures du pays.

Gaz russe vs gaz américain

Le gazoduc Nord Stream 2 doit relier la Russie et l'Allemagne en passant par le fond de la mer Baltique pour livrer du gaz à l’Europe en contournant l'Ukraine. La pose des tuyaux devait être achevée fin 2019, mais les États-Unis ont décrété des sanctions qui ont retardé la fin des travaux. Les restrictions ont été par la suite élargies à plusieurs reprises.

Washington affirme que le gazoduc représente un danger pour la sécurité énergétique de l'Europe.

Moscou déclare que par ces méthodes sans scrupule, les États-Unis tentent de libérer le marché européen pour leurs propres ventes de gaz de schiste, plus cher. Selon Vladimir Poutine, les opposants occidentaux à Nord Stream 2 tentent de forcer la Russie à payer pour leur «projet géopolitique en Ukraine».

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