Le 1er février, l’armée birmane a renversé le gouvernement civil. Ce putsch a mis fin à dix ans d’une fragile transition démocratique. Les militaires contestaient la victoire écrasante aux élections législatives de novembre 2020 de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). La formation d’Aung San Suu Kyi menaçait leur omniprésence dans la politique birmane.
Alors, que se passe-t-il vraiment en Birmanie? La situation du pays donne-t-elle lieu à des tractations internationales en coulisses?
Pierre Picquart, docteur en géopolitique spécialisé dans la Chine et le monde chinois, est persuadé que la situation sur place découle de différends internes. Il l’explique par le mécontentement de l’armée:
«Le recours au coup de force fait qu’il est très facile pour les militaires d’être entendus ou, au moins, de montrer qu’ils sont finalement les plus forts et que c’est eux qui dirigent le pays en dernier ressort.»
Mais quel est l’impact du coup d’État pour la Chine, qui avait beaucoup misé sur la Birmanie? Le docteur en géopolitique n’est pas optimiste pour Pékin:
«Je ne pense pas que la Chine soit gagnante, dans la mesure où elle avait investi énormément auprès du pouvoir birman afin de développer des couloirs et des infrastructures importantes. Donc, à ce jour, on peut penser que Pékin est plutôt perdant.»