Alors que depuis le 6 février, tous les soignants en France ont la possibilité de se faire vacciner avec la solution d’AstraZeneca, le Dr Jérôme Marty a pointé au micro de BFM TV les inconvénients de ce vaccin britannique pour les professionnels de santé du fait des spécificités de leur travail. Il a mis en relief le fait que le vaccin en question était «"moins efficace" que celui de Pfizer/BioNTech ou Moderna».
«Cibler les soignants avec ce vaccin ne nous paraît pas une bonne chose, à nous médecins, cela nous paraît être une perte de temps alors qu'on a besoin des soignants sur le pont. Tout le problème, c'est le bénéfice-risque», a appuyé le président de l'Union française pour une médecine libre.
Dans les établissements de soins, a poursuivi le médecin-généraliste, les maladies sont souvent transmises «par le biais de soignants»:
«C'est ce qu'on appelle une infection nosocomiale, or ce vaccin ne diminue pas ou très peu la contagiosité. Il n'est donc pas le plus efficace pour cela.»
En outre, le Dr Marty a pointé l'efficacité limitée du vaccin d’AstraZeneca contre le variant sud-africain ou le variant brésilien, «or, les soignants vont forcément être amenés à rencontrer le variant sud-africain».
Une étude réalisée par l'université du Witwatersrand à Johannesburg affirme en effet que le vaccin en question offre une «protection limitée contre les formes modérées de la maladie dues au variant sud-africain, chez les jeunes adultes», à seulement 22%. Et de poursuivre, qu'aucun résultat n'est pour le moment disponible sur son efficacité contre les formes graves. Un porte-parole d'AstraZeneca a indiqué pour sa part auprès de l'AFP qu'ils pensaient que leur «vaccin protégerait quand même contre les formes graves de la maladie», «car l'activité des anticorps neutralisant [était] semblable à celle d'autres vaccins contre le Covid-19 qui se sont montrés efficaces contre les formes graves».
Ainsi, le président de l'Union française pour une médecine libre a appelé à administrer ce vaccin plutôt aux «gens jeunes, en bonne santé, et peu à risque».
Effets secondaires grippaux signalés
Le 12 février, l'Agence nationale de sécurité du médicament a fait état de près de 150 remontées de syndromes grippaux suite à l'administration du vaccin d’AstraZeneca, reçues entre le 6 et le 10 février.
Le Télégramme avait aussi fait état de syndromes grippaux chez plusieurs soignants bretons ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca, ce qui a contraint notamment l’hôpital de Morlaix à suspendre la vaccination de son personnel.
Tout en affirmant que l’AstraZeneca est «un bon vaccin», le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale Alain Fischer a toutefois recommandé sur BFM TV d’opter pour les vaccins de Moderna et de Pfizer aux soignants en Moselle, où circule le variant sud-africain, puisqu’«ils permettent d'acquérir plus vite l'immunité».