Alors que depuis le 6 février, tous les soignants en France ont la possibilité de se faire vacciner avec la solution d’AstraZeneca, le Dr Jérôme Marty a pointé au micro de BFM TV les inconvénients de ce vaccin britannique pour les professionnels de santé du fait des spécificités de leur travail. Il a mis en relief le fait que le vaccin en question était «"moins efficace" que celui de Pfizer/BioNTech ou Moderna».
«Cibler les soignants avec ce vaccin ne nous paraît pas une bonne chose, à nous médecins, cela nous paraît être une perte de temps alors qu'on a besoin des soignants sur le pont. Tout le problème, c'est le bénéfice-risque», a appuyé le président de l'Union française pour une médecine libre.
Dans les établissements de soins, a poursuivi le médecin-généraliste, les maladies sont souvent transmises «par le biais de soignants»:
«C'est ce qu'on appelle une infection nosocomiale, or ce vaccin ne diminue pas ou très peu la contagiosité. Il n'est donc pas le plus efficace pour cela.»
💬 "Comme les soignants sont soumis à de fortes charges virales, il leur faut le vaccin le plus efficace"
— BFMTV (@BFMTV) February 15, 2021
Le Dr Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre, est contre l'utilisation du vaccin AstraZeneca pour les soignants ⤵ pic.twitter.com/izMdueiU5B
En outre, le Dr Marty a pointé l'efficacité limitée du vaccin d’AstraZeneca contre le variant sud-africain ou le variant brésilien, «or, les soignants vont forcément être amenés à rencontrer le variant sud-africain».
Une étude réalisée par l'université du Witwatersrand à Johannesburg affirme en effet que le vaccin en question offre une «protection limitée contre les formes modérées de la maladie dues au variant sud-africain, chez les jeunes adultes», à seulement 22%. Et de poursuivre, qu'aucun résultat n'est pour le moment disponible sur son efficacité contre les formes graves. Un porte-parole d'AstraZeneca a indiqué pour sa part auprès de l'AFP qu'ils pensaient que leur «vaccin protégerait quand même contre les formes graves de la maladie», «car l'activité des anticorps neutralisant [était] semblable à celle d'autres vaccins contre le Covid-19 qui se sont montrés efficaces contre les formes graves».
Ainsi, le président de l'Union française pour une médecine libre a appelé à administrer ce vaccin plutôt aux «gens jeunes, en bonne santé, et peu à risque».
Effets secondaires grippaux signalés
Le 12 février, l'Agence nationale de sécurité du médicament a fait état de près de 150 remontées de syndromes grippaux suite à l'administration du vaccin d’AstraZeneca, reçues entre le 6 et le 10 février.
Le Télégramme avait aussi fait état de syndromes grippaux chez plusieurs soignants bretons ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca, ce qui a contraint notamment l’hôpital de Morlaix à suspendre la vaccination de son personnel.
Tout en affirmant que l’AstraZeneca est «un bon vaccin», le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale Alain Fischer a toutefois recommandé sur BFM TV d’opter pour les vaccins de Moderna et de Pfizer aux soignants en Moselle, où circule le variant sud-africain, puisqu’«ils permettent d'acquérir plus vite l'immunité».