Dans un communiqué publié sur le site du Parti de la justice et du développement (PJD), la formation politique au pouvoir au Maroc, les députés du PJD apportent un soutien à leur collègue Azzouha El Arrak, également conseillère à la commune de Dakhla (territoire du Sahara occidental sous autorité marocaine), condamnant les insultes à caractère racial dont elle a été victime lors d’une session du conseil municipal de la ville.
Les élus du parti pointent «des propos honteux et dégradants tenus par un conseiller de la majorité dirigeante [de la commune de Dakhla, ndlr] qui a utilisé des expressions racistes lors de la dernière session du conseil municipal».
Et d’ajouter que les députés condamnent «fermement ce comportement agressif inacceptable qui contredit toutes les valeurs morales originelles de la société marocaine sahraouie dans ses relations avec les femmes et qui porte un coup aux valeurs du dialogue et du travail institutionnel dans la communauté élue et offense le pays et le travail politique en général».
«Nous ne sommes les esclaves de personne»
La polémique a enflé entre Mme El Arrak et ses collègues du conseil municipal suite à une réunion tenue la semaine dernière.
En effet, à en juger par la vidéo de son intervention publiée sur Facebook, elle a dénoncé l’exploitation par un conseiller d’un terrain agricole appartenant à un jeune sahraoui. Selon Azzouha El Arrak, le conseiller s’est autorisé ce droit arguant du fait que ce jeune «appartenait à sa famille et il est donc, de ce fait, son esclave».
La députée a fermement dénoncé ces propos et pointé la complicité du président du conseil qui n’a pas soufflé mot face aux applaudissements des autres membres, se voyant elle-même qualifiée d’esclave ou de «Hartania [nom donné aux esclaves affranchis du Sahara occidental et du Maghreb en général, ndlr]».
«Rendez à ce jeune sa terre, il n’est l’esclave ou le Hartani de personne», lance-t-elle alors avec colère. «Nous avons la peau noire, mais nous ne sommes les esclaves ou les Hartanis de personne et nul ne peut nous asservir», ajoute-t-elle, dénonçant des propos rétrogrades de l’ère antéislamique.
Condamnant l’atteinte aux droits acquis au fil des années dans le pays, Mme El Arrak rappelle que «nous sommes dans le Royaume du Maroc qui a une Constitution moderne et progressiste».