Journée mondiale du hijab: au Trocadéro, les manifestantes en niqab envoient un message aux «féministes» musulmanes

Avec la tour Eiffel en arrière-plan, une trentaine de femmes en voile intégral déploient une bannière noire: «Les Françaises dans 50 ans?» La veille de la Journée mondiale du hijab, les membres du collectif identitaire Némésis ont choisi une méthode choc pour attirer l’attention sur la condition des femmes musulmanes en France et dans le monde.
Sputnik

Visuellement, ça crée un choc: une trentaine de femmes en niqab dans un décor de carte postale parisienne, sur l’esplanade du Trocadéro. En ce petit matin brumeux du dimanche 31 janvier, le collectif Némésis a organisé une action contre le World Hijab Day (Journée mondiale du hijab). Cette journée militante de promotion du hijab se tient dans de nombreux pays depuis le 1er février 2013. La première édition française, baptisée Juste pour voir, organisée en 2015 à Lyon a créé une controverse.

​Elena est la vice-présidente de Némésis. Elle explique au micro de Sputnik le sens de son action.

«On soutient des féministes de ces pays [musulmans, ndlr], comme Yasmine Mohammed, réfugiée actuellement au Canada, qui luttent pour la liberté et contre toute forme de voile islamique: hidjab, niqab, burqa», explique la jeune femme, qui rappelle une vérité choquante: «Dans plusieurs pays musulmans, des femmes se font fouetter, battre et jeter en prison, voire tuer, parce qu’elles refusent de le porter.»

Une occasion pour les «féministes identitaires» de rattacher la lutte à la France, «où, avec les Frères musulmans*, Tariq Ramadan et autres, on voit la propagande avancer d’une manière inquiétante». Peu de temps après le début de l’action, Alice Cordier, la porte-parole du collectif, a passé huit heures en garde à vue, pour «manifestation non déclarée».

Un mouvement catalogué à l’extrême droite

Elena souligne la différence de fond entre son collectif et «le féminisme français mainstream ou de gauche, misandres, avec la haine de l’homme blanc».

«On croit en la complémentarité homme-femme», précise-t-elle.

Le mouvement subit régulièrement des attaques lors de ses actions.

Le soutien de la dernière démarche, via les réseaux sociaux, par des personnalités telles que Jean-Yves Le Gallou ou Gilbert Collard, a fait enrager les détracteurs du mouvement.

​Cela n’ébranle en rien la détermination de la jeune femme qui précise «être d’origine asiatique».

«On se dit “identitaires”, on ne se dit pas “d’extrême droite”. On défend l’identité de la France, sa culture et la civilisation européenne. Nous ne sommes pas des racialistes blancs», explique Elena.

*Organisation terroriste interdite en Russie.

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