Visuellement, ça crée un choc: une trentaine de femmes en niqab dans un décor de carte postale parisienne, sur l’esplanade du Trocadéro. En ce petit matin brumeux du dimanche 31 janvier, le collectif Némésis a organisé une action contre le World Hijab Day (Journée mondiale du hijab). Cette journée militante de promotion du hijab se tient dans de nombreux pays depuis le 1er février 2013. La première édition française, baptisée Juste pour voir, organisée en 2015 à Lyon a créé une controverse.
Demain aura lieu le #WorldHijabDay , qui existe depuis 2013 dans 140 pays et qui s'est implanté en France avec la complicité de @sciencespo . Arme idéologique visant à banaliser le voile, c'est une véritable insulte pour les femmes qui sont obligées de le porter. pic.twitter.com/l8U1FP1kIF
— Collectif Némésis (@NemesisNemesi18) January 31, 2021
Elena est la vice-présidente de Némésis. Elle explique au micro de Sputnik le sens de son action.
«On soutient des féministes de ces pays [musulmans, ndlr], comme Yasmine Mohammed, réfugiée actuellement au Canada, qui luttent pour la liberté et contre toute forme de voile islamique: hidjab, niqab, burqa», explique la jeune femme, qui rappelle une vérité choquante: «Dans plusieurs pays musulmans, des femmes se font fouetter, battre et jeter en prison, voire tuer, parce qu’elles refusent de le porter.»
Une occasion pour les «féministes identitaires» de rattacher la lutte à la France, «où, avec les Frères musulmans*, Tariq Ramadan et autres, on voit la propagande avancer d’une manière inquiétante». Peu de temps après le début de l’action, Alice Cordier, la porte-parole du collectif, a passé huit heures en garde à vue, pour «manifestation non déclarée».
Un mouvement catalogué à l’extrême droite
Elena souligne la différence de fond entre son collectif et «le féminisme français mainstream ou de gauche, misandres, avec la haine de l’homme blanc».
«On croit en la complémentarité homme-femme», précise-t-elle.
Le mouvement subit régulièrement des attaques lors de ses actions.
Le soutien de la dernière démarche, via les réseaux sociaux, par des personnalités telles que Jean-Yves Le Gallou ou Gilbert Collard, a fait enrager les détracteurs du mouvement.
8 h de garde à vue pour Alice de @nemesis pour une manifestation symbolique et pacifique : #Darmanin et #DupontMoretti veillent . Les magistrats ont tenu à procéder à un « rappel à la loi » ! https://t.co/psGCe7vggB
— Jean-Yves Le Gallou (@jylgallou) January 31, 2021
Cela n’ébranle en rien la détermination de la jeune femme qui précise «être d’origine asiatique».
«On se dit “identitaires”, on ne se dit pas “d’extrême droite”. On défend l’identité de la France, sa culture et la civilisation européenne. Nous ne sommes pas des racialistes blancs», explique Elena.
*Organisation terroriste interdite en Russie.