«Les problèmes internes sont tellement énormes» que la politique étrangère US risque d’être reléguée au second plan

Si le Canada a tendance à suivre les USA dans leur politique étrangère, la crise politique américaine changera-t-elle la donne? Décryptage pour le Désordre mondial de Mathieu Arès, professeur à l’école de politique appliquée et chercheur au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation, dans les universités de Sherbrooke et de Québec.
Sputnik

Quel impact l’arrivée de la nouvelle Administration Biden aux États-Unis et le départ de Donald Trump de la Maison-Blanche auront-ils sur l’habitude du Canada d’emboîter le pas de la politique étrangère américaine?

Le 4 janvier, Mike Pompeo, le secrétaire d’État sortant, a tweeté que les États-Unis continueraient à soutenir l’Assemblée nationale du Venezuela, le Président par intérim Guaido et le peuple vénézuélien dans leur quête pour restaurer la démocratie.

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Le lendemain, le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, qualifiait encore dans un tweet les dernières élections législatives au Venezuela de «ni libres ni justes». Faisant écho à Pompeo, il ajoutait que le Canada «continuera à reconnaître l’Assemblée nationale, démocratiquement élue en 2015, comme législature légitime du Venezuela et son président comme Président par intérim du Venezuela.»

On dirait que le Canada et les États-Unis jouent la même partition sur cette question. Est-ce aussi le cas sur les autres dossiers de politique étrangère?

Comment cette dynamique pourrait-elle évoluer alors que Trump quitte ses fonctions dans quelques jours et que Biden prend le relais, dans un contexte extrêmement tendu d’émeutes à Washington?

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Mathieu Arès, professeur à l’école de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke et chercheur au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation de l’Université de Québec (toutes deux à Montréal), replace la politique étrangère américaine, dont ses relations avec le Canada, dans le contexte:

«Les problèmes internes aux États-Unis sont tellement énormes dans cette année un peu burlesque. La pandémie n’est pas finie aux États-Unis comme partout ailleurs dans le monde, et il y a d’énormes cassures au plan social interne aux États-Unis […] J’ai l’impression que les premières années de Biden vont tellement être occupées par l’agenda national qu’on ne verra pas de grandes avancées [dans le domaine de la politique étrangère, ndlr].»
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