L’armée algérienne pointe «des parties ennemies» qui attentent à la sécurité de la région

L’instabilité régionale «et la menace que font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région ces derniers temps […] nous concernent et nous devons nous tenir prêts à y faire face», estime la revue El Djeich. Cette déclaration intervient sur fond d’accrochages armés entre le Maroc et le Front Polisario.
Sputnik

Dans le contexte de la reprise le 13 novembre des hostilités armées entre le Maroc et le Front Polisario au passage frontalier de Guerguerat, à l'extrême sud-ouest du Sahara occidental près de la Mauritanie, la revue El Djeich (L’Armée) de l’armée algérienne met en garde contre toute atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie. Dans son éditorial, l’organe de l’Armée nationale populaire (ANP) pointe «certaines parties ennemies» qui menacent la sécurité régionale.

«La détérioration de la situation régionale le long de notre bande frontalière et la menace que font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région ces derniers temps, ces menaces, même indirectes, nous concernent et nous devons nous tenir prêts à y faire face», écrit El Djeich.
Et d’ajouter que «nous y sommes contraints parce que notre pays a des obligations régionales imposées par son rôle pivot, outre ses positions de principe immuables de soutien à toutes les causes justes».

L’ANP appelle les Algériens «à la mobilisation»

Dans le contexte de la crise économique, sociale et sanitaire que traverse le pays en l’absence du Président de la République hospitalisé en Allemagne, la revue de l’armée algérienne affirme que «le combat contre ces plans hostiles visant notre pays implique la nécessité, pour notre peuple, d’être conscient des desseins inavoués que cherchent à concrétiser ces parties ennemies et, par voie de conséquence, sa mobilisation autour de sa direction pour les déjouer».

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Le 3 novembre, lors de son discours à la nation, le roi Mohammed VI a prévenu que «la situation de blocage total qui prévalait depuis le 20 octobre dans la zone-tampon de Guerguerat ne saurait durer sans que le Maroc ne finisse par prendre ses responsabilités». Il a dénoncé des «agissements  inacceptables [de certains élément du Front Polisario, ndlr] par lesquels on cherche à entraver la fluidité du trafic entre le Maroc et la Mauritanie». À cet effet, le 13 novembre, les Forces armées royales (FAR) marocaines ont lancé une opération militaire à Guerguerat et repris le contrôle du passage frontalier.

En réaction, le Front Polisario a dénoncé une opération illégale en violation flagrante du droit international et de l’accord de cessez-le-feu de 1991 parrainé par l’Onu. Ainsi, il a annoncé son retrait de cet accord et signifié sa décision de reprendre les armes.

L’Algérie appelle à la relance du processus de règlement du conflit

Dimanche 6 décembre, lors de son intervention à la 14e session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA), le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a estimé que ce qui s’était passé dans la région de Guerguerat était un «réel motif de préoccupation et d’inquiétude» pour l’Algérie.

Dans le même sens, il appelé à la «relance du processus de règlement politique [du conflit au Sahara occidental, ndlr] en accélérant la nomination d’un représentant personnel du secrétaire général des Nations unies et la reprise des négociations entre les deux parties en conflit».
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