Certains composants des crèmes solaires ralentissent la croissance des coraux voire les tuent, affirment des scientifiques français de l’université de la Sorbonne (Paris) et du CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Dans une étude publiée dans Scientific Reports, ils ont expliqué comment ces produits menaçaient directement les récifs.
Dans certaines crèmes, trois des dix substances actives les plus courantes pour bloquer les rayons ultraviolets se révèlent toxiques pour les coraux, à savoir l’octrocrylène, le salicylate d’octyle et l’oxybenzone. Une étude de 2008 avait déjà souligné que les protections solaires causaient le blanchiment des coraux et favorisaient les infections virales.
Actuellement, seuls Hawaï et les Palaos (Océanie) ont introduit des mesures de restriction de la vente d’écrans solaires contenant ces trois substances. En cause, peu d’études ont été menées sur le sujet, indiquent les chercheurs, lesquels cherchent à mettre en place un outil «pratique et fiable pour quantifier les réponses du corail aux polluants».
Les législations nationales évoluent pour promouvoir un tourisme plus durable, mais il faudra également considérer l’importance des écrans solaires pour la santé publique, ont-ils indiqué dans leur publication. Tous les filtres UV étudiés sont actuellement approuvés dans l’Union européenne en tant qu’ingrédients cosmétiques.
Stratégie européenne pour la biodiversité
Comme l’a souligné le média Europulse, qui a également relaté l’étude française, la Commission européenne a adopté cette année une nouvelle stratégie pour la conservation de la biodiversité. Elle se donne pour objectif de mettre fin à l’appauvrissement de la flore et de la faune d’ici 2030 et à restaurer les systèmes naturels au point que la diversité des espèces commence à se rétablir naturellement.
L’Union européenne prévoit ainsi de créer davantage de zones protégées, avec pour ambition de passer 30% de ses terres et 30% de ses eaux au statut de réserve naturelle, de parc national ou de réserve de faune sauvage. Trois milliards d’arbres devront être plantés et 25.000 kilomètres de rivières nettoyés, le tout pour un budget estimé à 20 milliards d’euros par an pendant 10 ans.