Le ministre marocain de la Santé explique que l’hydroxychloroquine est la cible de l’industrie pharmaceutique - exclusif

Interrogé par Sputnik, le ministre marocain de la Santé est revenu sur les polémiques liées à l’usage de l’hydroxychloroquine pour lutter contre le Covid-19. Le faible coût du traitement explique selon lui certaines critiques émises à son endroit.
Sputnik

Dans un entretien donné à Sputnik, Khalid Aït Taleb, ministre marocain de la Santé, a défendu l’usage de l’hydroxychloroquine, notamment comme traitement précoce contre le Covid-19. Le ministre a rappelé que le médicament était employé «depuis des lustres» comme antipaludéen ou pour lutter contre le lupus et la polyarthrite rhumatoïde.

S’il se montre prudent quant à son efficacité sur des malades gravement atteints par le coronavirus, Khalid Aït Taleb affirme que l’hydroxychloroquine peut agir à un stade précoce de l’infection.

«Toutes les études qui ont analysé l’hydroxychloroquine ont démontré que ce n’est pas un remède mais qu’elle permet de diminuer la charge virale du porteur du coronavirus quand elle est utilisée très précocement. Ensuite, à un certain stade, lorsqu’un malade est gravement atteint, la chloroquine ne peut plus faire grand-chose», explique-t-il ainsi à Sputnik.

«Manque à gagner pour l’industrie pharmaceutique»

Le ministre de la Santé a par ailleurs souligné que le faible coût du traitement pouvait expliquer les polémiques à son sujet. Khalid Aït Taleb a pointé du doigt l’industrie pharmaceutique, pour qui un médicament à bas prix représente «un manque à gagner».

L’argument économique joue également un rôle dans la concurrence entre l’hydroxychloroquine et le remdésivir, déclare le ministre.

«C’est un médicament qui n’est pas cher du tout et donc accessible à tous. […] Ses détracteurs affirment: "On a fait des études et on pense que le remdésivir associé à l’hydroxychloroquine pourrait être encore plus efficace". Mais c’est simplement parce que le remdésivir coûte très cher. Un médicament accessible à tous à petit prix entraîne forcément des polémiques puisqu’il représente un manque à gagner pour l’industrie pharmaceutique au niveau mondial», explique-t-il à Sputnik.

Le ministre précise que le Maroc est un pays producteur de Nivaquine, médicament ayant pour principe actif le sulfate de chloroquine. Les premiers patients atteints du Covid-19 ont donc été traité avec ce médicament, avant que le Royaume chérifien ne se mette à développer directement du sulfate d’hydroxychloroquine. Le pays produit désormais l’Advaquenil, le générique 100% marocain du Plaquénil.

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