Hassan Rohani a affirmé ce mercredi 7 octobre à l’occasion de la tenue d’un Conseil des ministres que l’Iran ne tolérera en aucun cas «la présence de terroristes» le long de sa frontière avec l’Azerbaïdjan. Cette déclaration intervient sur fond d’informations rapportées par la presse internationale faisant état du transfert de djihadistes de Syrie vers l’Azerbaïdjan avec l’aide de la Turquie. La semaine dernière, Emmanuel Macron avait dénoncé l’envoi depuis la Turquie d’«au moins 300 combattants» vers l’Azerbaïdjan, ce que les États-Unis et la Russie ont également confirmé.
«L'Iran ne permettra sous aucun prétexte aux groupes terroristes de s'approcher de ses frontières», a prévenu le chef de l’État iranien, soulignant que «le transfert d'un certain nombre de terroristes de Syrie et d'autres régions à proximité de la frontière irano-azerbaïdjanaise est absolument inacceptable».
Quid des obus qui tombent sur des villes iraniennes?
Enfin, Hassan Rohani a mis en garde la communauté internationale «quant au risque que le conflit au Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan se transforme en une guerre régionale impliquant d'autres pays».
Hier, lors d’une visite d’inspection dans la ville de Mechhed, dans le nord-est de l’Iran, le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Amir Hatami, a alerté les autorités arméniennes et azerbaïdjanaises contre toute atteinte au territoire de son pays.
Le général Hatami a également annoncé le déploiement de pièces d’artillerie lourde à la frontière avec les zones de combat au Haut-Karabakh, ponctuant que son pays avait l'intention de mettre en place davantage de «préparatifs» en cas de récurrence de ces incidents de la part des deux pays en conflit, rapporte l’agence de presse iranienne Fars Arabic.
La France réagit
«Selon nos propres renseignements, 300 combattants ont quitté la Syrie pour rejoindre Bakou en passant par Gaziantep [dans le sud de la Turquie à la frontière avec la Syrie, ndlr]», a déclaré le chef de l’État français, précisant qu’«ils sont connus, tracés, identifiés. Ils viennent de groupes djihadistes qui opèrent dans la région d'Alep».
«D'autres contingents se préparent, à peu près de la même taille [...]. Une ligne rouge est franchie [...], c'est inacceptable. J'appellerai le Président Erdogan dans les tout prochains jours parce qu'en tant que coprésident du groupe de Minsk je considère que c'est la responsabilité de la France de demander des explications», a affirmé M.Macron.
Les États-Unis et la Russie ont également annoncé détenir des informations sur l’arrivée de djihadistes dans le Haut-Karabakh en provenance des zones de combat en Syrie en passant par le territoire turc.