Dans un rapport, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) explique avoir découvert dans l’organisme de l’opposant russe Alexeï Navalny une substance chimique qui ressemble d’après ces caractéristiques à l’agent toxique Novitchok mais qui ne fait pas partie de la liste des substances chimiques interdites.
Ces biomarqueurs «ont des caractéristiques structurelles similaires à celles des substances toxiques ajoutées à l'annexe de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques en novembre 2019».
«Toutefois, cette substance anticholinesterasique ne fait pas partie de l'annexe sur les produits chimiques», a précisé l'OIAC.
Moscou commente
Le Kremlin n'a pas encore vu le rapport de l'OIAC, selon lequel dans les échantillons de sang et d'urine d'Alexeï Navalny ont été trouvées des traces des substances anticholinesterasiques.
«Nous ne disposons pas encore de ces informations. Il faut un peu de temps pour que ça passe par les canaux diplomatiques et que nous ayons des informations à propos de ça. Mais il semble qu'il y aura toutes les informations nécessaires», a déclaré le porte-parole du Kremlin en réponse à la question de savoir si la Russie avait reçu le rapport de l'OIAC sur l'affaire Navalny.
Le gouvernement allemand demande des explications
Pour sa part, le gouvernement allemand appelle à nouveau la Russie à donner des explications sur l’affaire Navalny, dans une déclaration diffusée mardi à la suite de l’apparition du rapport de l’OIAC.
«Le gouvernement fédéral examine actuellement le rapport technique détaillé que l'OIAC lui a présenté hier. L'évaluation des risques de prolifération joue un rôle important dans le transfert ou la publication des informations et dans la question de l'inclusion officielle [du produit chimique dangereux du groupe Novitchok, ndlr] sur la liste [de l’OIAC, ndlr]. Les informations sur la substance dangereuse ne doivent pas tomber entre les mains d’autres. Le gouvernement allemand appelle à nouveau la Russie à donner des explications sur l'incident», précise le communiqué.
Affaire Navalny
Hospitalisé à Omsk le 20 août après avoir fait un malaise à bord d’un avion, l’opposant russe a été par la suite transféré en Allemagne. Peu de temps après son admission à l’hôpital de la Charité de la capitale, le gouvernement allemand a affirmé, se référant à des médecins militaires, qu’il avait été empoisonné avec une substance de type Novitchok.
Le Kremlin a pour sa part déclaré que Berlin n'avait pas informé Moscou de ses conclusions et qu’il attendait toujours de recevoir les résultats de ces analyses.
Le 23 septembre, la Charité a fait savoir qu’Alexeï Navalny avait quitté l’établissement la veille, que son état s’améliorait et qu’une rémission complète était possible.