En Tunisie, les hôpitaux au bord de la saturation: «Nous serons contraints de choisir qui vivra et qui mourra»

Le ministère tunisien de la Santé a averti qu’à défaut d’un scrupuleux respect des consignes d’hygiène, les hôpitaux ne seront plus en mesure sous peu de prendre en charge tous les malades du Covid-19. En effet, la porte-parole du ministère a déclaré à la chaîne Al Watania que la situation était «critique».
Sputnik

Lors d’un passage, jeudi 1er octobre, au journal télévisé de la chaîne Al Watania, la porte-parole du ministère tunisien de la Santé, Nissaf Ben Alaya, a tiré la sonnette d’alarme quant au risque de débordement du système hospitalier national. La cause, selon elle, en est la fulgurante augmentation du nombre de cas confirmés de Covid-19 enregistrée ces dernières semaines dans le pays. Auparavant, des médecins avaient mis en garde contre la saturation des hôpitaux, vu les capacités limitées dont ils disposaient.

«La situation est critique et si nous continuons de la sorte, les hôpitaux vont être bientôt débordés», a-t-elle alerté. «Nous mettons en garde contre le non-respect des mesures de prévention contre le coronavirus, ceci nous mènera vers une multiplication des cas et des décès», a-t-elle ajouté.

L’état des lieux des hôpitaux tunisiens

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Dans une déclaration au quotidien arabophone Elhiwar Ettounsi, le Pr Nawel Chaouch, chef du service de Pneumologie de l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana, au nord de la capitale Tunis, a mis en garde les autorités qu’«après deux semaines, nous serons contraints de choisir qui vivra et qui mourra en raison du manque de ressources et du manque de respect des mesures préventives […] À ce rythme, le scénario italien risque de se reproduire en Tunisie».

Tout en rappelant que les hôpitaux tunisiens ne disposaient que de 100 lits de réanimation vacants, le Pr Chaouch a averti: «si nous atteignons les 2.000 cas nécessitant une prise en charge en réanimation, la situation sera catastrophique».

Le gouvernement a réussi dernièrement à mettre 400 lits de réanimation supplémentaires à disposition des hôpitaux. Cependant, compte tenu de la complication de la situation, les moyens demeurent insuffisants, en plus du manque flagrant de cadres et de personnel médical et paramédical.

La Tunisie a enregistré 18.413 cas confirmés dont 265 décès depuis le début de l’épidémie, selon un dernier bilan du ministère de la Santé.

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