En vertu d'un accord passé, mais pas encore officialisé, entre le département américain de la Défense et Lockheed Martin, ce dernier investira 70,6 millions de dollars pour résoudre un problème de pièces de rechange sur le F-35, indique Defense News.
Ces derniers mois, Lockheed Martin a fourni à l'armée américaine environ 15.000 pièces de rechange qui n'ont pas été acceptées par l'Agence de gestion de contrats de défense (Defense Contracts Management Agency, DCMA). Le différend concernait les «journaux d'équipement électronique» (Electronic equipment logs, EEL) dont les données étaient incorrectes ou incomplètes.
Les EEL permettent de suivre l'utilisation et la durée de vie des principales pièces du F-35. Ils sont appelés à contribuer à mettre au point des pratiques d'achat et d'entretien plus intelligentes et plus rentables.
Des frais de main-d'œuvre supplémentaires
L'accord doit être officialisé au cours des deux prochaines semaines. Cependant, son montant final est plus de deux fois inférieur aux 183 millions de dollars prévus initialement par la DCMA. Telle est la somme dépensée par le gouvernement pour corriger les EEL erronés ou incorrects depuis 2015.
Le programme le plus onéreux de l'histoire
Le programme américain F-35 Lightning est le plus coûteux de l’Histoire, dépassant les 1.500 milliards de dollars. C’est également l’avion le plus cher: 1,4 milliard de dollars l’unité, avec un coût d’exploitation de 44.000 dollars par heure de vol. Le projet est développé depuis 1996 par le constructeur Lockheed Martin, lequel promettait l’appareil le plus performant du monde jusqu’au milieu du XXIe siècle, censé équiper les trois composantes de l’armée américaine: l’US Air Force, l’US Navy et l’US Marine Corps.
En 2018, le Government Accountability Office, l'organisme d'audit, d'évaluation et d'investigation du Congrès des États-Unis chargé du contrôle des comptes publics du budget fédéral des États-Unis, avait fait part de 966 «défaillances techniques évidentes» dans le projet de création du chasseur F-35 de cinquième génération.
Plus de 110 d'entre elles étaient de la première catégorie, c'est-à-dire pouvant «porter atteinte à la fiabilité, à la sécurité ou à d'autres exigences critiques» lors de la mise en service du chasseur.