Les «mesures préparatoires» du secrétariat technique de l’OIAC, ses contacts avec Berlin en ce qui concerne l’affaire Navalny, ainsi que les démarches opérationnelles de l’Allemagne, font se poser beaucoup de questions qui mettent notamment en doute sa partialité, selon un communiqué issu ce 25 septembre du ministère russe des Affaires étrangères.
«Les démarches de l'Allemagne ont été si opérationnelles que cela a soulevé de nombreuses questions, notamment, si nous avons affaire à une nouvelle mise en scène relative au mythe de l'utilisation d’armes chimiques, pas en Syrie ou au Royaume-Uni, mais chez nous, en Russie. Un certain nombre de circonstances sont à l'origine de ces pensées, dont la volonté vite déclarée au plus haut niveau d’accueillir le blogueur en Allemagne; la présence de représentants de la Bundeswehr et de véhicules spécialisés dans le domaine militaire lors de son transport; l'implication dans la situation de la direction politique et militaire de haut niveau par qui le "patient" a été appelé l'"invité". Toutes ces questions organisationnelles semblent être des éléments d’un plan visant à politiser cet incident avec l'objectif clair d'accuser la Russie d'avoir violé la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC)», indique le message.
Le rôle de l’OIAC
«Le rôle du secrétariat technique de l'OIAC est très douteux dans cette histoire. Une attention particulière est portée au fait que depuis que le directeur général F.Arias a reçu, le 3 septembre, les informations de l’Allemagne sur le prétendu "empoisonnement" d’A.Navalny, le secrétariat technique a pris des "mesures préparatoires" en attendant la demande de l’Occident et a été en contact permanent avec Berlin», détaille le communiqué du ministère russe.
Le message souligne que l’ensemble «démasque la partialité et l'anxiété du secrétariat technique qui a caché lors des contacts avec l'ambassadeur russe auprès de l'OIAC ses interactions actives avec Berlin».
L’affaire Navalny
Alexeï Navalny a été hospitalisé à Omsk le 20 août après avoir fait un malaise à bord d’un avion. Les médecins russes ont réalisé des analyses et en ont conclu qu’il s’agissait d’un trouble métabolique, ajoutant qu’aucune trace de poison n'avait été retrouvée dans son sang, pas plus que dans son urine.
Par la suite, l’opposant russe a été transféré par avion en Allemagne où il a été admis à l’hôpital de la Charité de la capitale. Le gouvernement allemand a affirmé quelque temps plus tard, se référant à des médecins militaires, qu’Alexeï Navalny avait été empoisonné avec une substance de type Novitchok. Berlin a déclaré par la suite que les conclusions des experts allemands avaient été confirmées par les laboratoires suédois et français.
Le Kremlin a pour sa part déclaré que Berlin n'avait pas informé Moscou de ses conclusions. Le ministère russe des Affaires étrangères a noté que la Russie attendait une réponse de l'Allemagne à sa demande officielle sur cette situation.
Le 15 septembre, le blogueur s’est adressé à ses abonnés sur Instagram pour la première fois depuis le 20 août.
La Charité a fait savoir qu’Alexeï Navalny avait quitté son établissement le 22 septembre, que son état s’améliorait et qu’une rémission complète était possible.